Les Cévennes dans le fond
et l'Hérault en profondeur,
dans ses gorges.
Nous avons quitté Péret pour Saint-Jean-de-Fos, au-delà de Clermont l'Hérault. il paraît qu'on allait voir des potiers ... un premier de l'an.
Pour moi, la promesse de commencer l'année sans capote (12°C au thermomètre de la voiture) m'aurait fait accepter de visiter Hénin-Beaumont (le fief de Madame Lepen), Fontaine-l'Evêque (la patrie de feu mon père) ou même Cincinnati (patrie de Neil Armstrong, le type qui n'est jamais allé sur la lune), autant de petits trous charmants (pas normands).
Bien sûr, les petits potiers ne prenaient même pas leur repas à petits pas, et nous avons fait un tour du village sans voir tourner un seul tour ni brûler un seul four. Ce n'est pas du révisionnisme historique, rien qu'un témoignage de chroniqueur.
Qu'à cela ne tienne, après un petit pipi sur la haie du parking de l'Argileum, c'est vers Saint-Guilhem-le-Désert que nous avons dirigé les Kléber. Je n'avais plus traversé les gorges de l'Hérault depuis vingt ans au moins. L'asphalte vient d'être refaite à neuf et les éboulis calcaires, les schistes, les argiles, le grès se succèdent à bon rythme, même si je roule lentement. Un spectacle comme cela, ça se déguste, cela ne s'avale pas comme une tequila rapido. Il n'y a pas de "carthagène boum-boum".
Toutefois, ni four de potier, ni four à pizza, la Civale avait faim. "Ai talent", criait son ventre et cela venait de loin car elle avait l'estomac dans les talons. il n'y a rien de pire qu'une Héraultaise qui a faim, sinon une Ecossaise qui a faim. Elle se disputent mutuellement le comble de la "pireté". On n'a pas vu Ganges, ni non plus Bénarès, mais ce n'est pas dans la même direction. J'ai mis le cap(ot) sur le Pic Saint-Loup, certain de trouver Montpellier au-delà de Saint-Gély-du-Fesc, car c'est souvent ainsi, en tout cas par journée de pleine lune, tresluc.
Parking des Arceaux, esplanade de l'arc de triomphe, palais de justice (on connaît), anciennes halles reconverties ... il y a encore du monde sur la terrasse couverte du restaurant aveyronnais mais ... la cuisine ferme à 14 heures. pas d'aligot, pas de farçou/farsou, pas de bonnes protéines de l'Aubrac. Et un petit crachin s'installe. Une Héraultaise mouillée qui a faim en plus est presque aussi pénible qu'une Ecossaise qui a soif, mouillée ou pas: question d'habitude sans doute.
Finalement, les Belges (flamandes ou wallonnes) sont plutôt faciles à vivre: qu'elles aient faim ou pas, soif ou pas, qu'elles soient mouillées ou non. Elles sont plus faciles, c'est un fait que je confirme.
Après un petit tour (encore) pour voir l'offre sur la place de la Comédie, c'est sans faire de cinéma, car notre situation n'avait rien de tragique et nous n'avons vécu aucun coup de théâtre, que nous nous sommes installés dans une brasserie. Elle côté cour, moi côté jardin: il était quatre heures moins le quart. Le serveur a pris notre commande sans coup férir: il n'était pas brigadier.
"Ai talent", répétait son estomac depuis ses bottines. Sabi, voles minjar, que lui f'sait ma bouche, de plus haut.
Et tout s'est apaisé avec un Saint-Félicien gratiné.
Golarda !
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