Ce midi, je me suis rendu sur les lieux
pour essayer de comprendre.
Il ne s'agit pas de tourisme de catastrophe, tout ce qui était macabre - donc spectaculaire - a disparu et je ne peux gêner ni les victimes, ni les sauveteurs, ni les proches. C'est surtout à eux que je pense. Ceux qui ont perdu un enfant essaient de faire leur deuil. Ceux qui ont encore des blessés à l'hôpital espèrent leur sortie. Ceux dont les enfants se battent encore pour survivre sont les plus à plaindre.
Au-delà du fait divers, horrible mais hélas banal, tout le contexte est entaché de bassesse.
Bassesse de la presse avant tout: on a lancé des informations non-vérifiées mais sensationnelles, cent fois répétées et repiquées sur les communiqués des autres. Qui est vraiment allé voir? Les agences de presse "officielles" sont évidemment à la botte du gouvernement, de l'état donc et il est évident qu'il faut avant tout disculper ce canard plus que boîteux: la SNCF, sa direction, ses syndicats, son gouffre financier et son fonctionnement.
Dès le début, on a détaché un procureur depuis Marseille qui a toujours pris fait et cause CONTRE la conductrice, sans rien savoir, avant même que l'enquête n'ait débuté. Cet homme a empilé, jour après jour, les sous-entendus, les insinuations, à la fois à la radio (j'écoute France Info) et dans la presse écrite. "La médecine est un putain et la pharmacie son souteneur" chantait en substance Renaud quand il me plaisait encore. Ici, ce sont le procureur et la république qui tiennent les rôles principaux.
Un rôle hideux, mais c'est son métier et il ne faut pas blâmer la personne alors que c'est sa profession qui est indigne (dans ce cas-ci), est tenu également par l'avocate des parents qui se sont constitués partie civile. Elle demande sans tergiverser pourquoi la conductrice est encore en liberté, elle insinue que des médications chroniques que celle-ci prendrait ou aurait prises (et le secret médical, et celui de l'instruction? ) seraient peut-être la cause de ses erreurs de conduite, alors qu'il n'est pas du tout, mais alors pas du tout du tout certain qu'elle en ait commises. Madame l'avocate - je ne dis jamais "maître" à personne, pas plus qu'"excellence" ou "sire" - vous me faites honte.
Je connais bien un conducteur qui sert cette ligne-là le mercredi, et parfois le vendredi, dans la même compagnie. Il m'a décrit la difficulté qu'il y a à négocier cette partie de l'itinéraire au volant d'un autocar et je suis allé voir par moi-même. En venant du collège où les adolescents embarquent, et en prenant le chemin qui mène à Saint-Féliu, on arrive à un croisement (non-prioritaire) avec la route qui mène à Thuir du côté droit, et au rond-point du "matador" du côté gauche. Une aire de stationnement dégagée se trouve à cet endroit. Tout véhicule est quasiment obligé de s'arrêter ou alors de s'engager à très faible allure. Un terre-plein central divise la route de Thuir et le bus doit d'abord s'incurver un peu vers la droite pour ne pas l'enjamber totalement, et puis braquer à gauche pour faire face au passage-à-niveau. Des traces de gomme sur la bordure montrent que certains véhicules "mordent" un peu. Il n'y a pas de mal à cela d'ailleurs. On se trouve à ce moment-là à moins de dix mètres de la barrière et du feu clignotant, et on ne peut en aucun cas rouler à plus de 10-12 km/h, même au volant d'une Ferrari en pleine accélération.
Je précise que le bloc barrière-mécanisme et le feu rouge de ce côté-là ont été enlevés, pour enquête je suppose. Moi, je vous montre l'autre côté, à l'opposé, qui est resté intact. Ce passage a été fermé à la circulation depuis lors.
Je ne peux imaginer qu'un autocar ne pulvérise pas une frêle petite barrière comme celle que vous voyez de ce côté-ci, si elle était fermée, et qu'il ne porte pas des traces nettes de ce choc, à la bonne hauteur. Par contre, une fois que le train a "traversé" l'autocar, on peut comprendre qu'il y ait des débris de tout et partout, y compris sur la carrosserie du véhicule. Cela ne prouve absolument rien.
Je crois les affirmations de la conductrice et j'ai déjà expliqué pourquoi.
Une des filles de mon voisin, une adolescente calme et raisonnable, très bien éduquée, était assise dans le bus qui suivait à faible distance. Elle dit que la barrière était levée et a témoigné dans ce sens.
Le conducteur de ce bus-là aurait affirmé le contraire, aurait. D'une part, je n'en suis pas sûr; d'autre part, je pense que, tout à sa manoeuvre et devant l'horreur de ce qui se passait sous ses yeux, il ne peut être certain de RIEN; moins en tout cas qu'une jeune fille oisive sur son siège.
Je n'accorde aucun crédit aux affirmations de la SNCF, qui est capable de parjure de manière notoire.
On connaît les liens louches qui unissent les grands patrons des sociétés dépendant de l'état et des fonds publics avec le pouvoir. Ils ont été aux mêmes "grandes" écoles, celles où on vous apprend à devenir un gangster en col blanc et un abuseur de la nation. On peut imaginer que l'argent qui circule dans ces budgets colossaux puisse "fuir" de temps à autre, peut-être vers les caisses des partis politiques. On est aussi témoin de la duplicité des syndicats ouvriers, CGT en tête mais pas que, capables de toutes les compromissions.
Une petite société d'autocars comme Faur (qui a peut-être un concurrent bien en cour) et encore plus une de ses salariées, ne pèsent guère lourd contre la "parole" d'un état central défendant à la fois une société ferroviaire très critiquée et très criticable, et son directeur (dont le parcours est presqu'exclusivement "ENA et SNCF" et qui s'approche de la retraite dorée à laquelle sa sinécure et son carnet d'adresses lui donnent droit).
Maintenant, il est possible que la conductrice ait menti et que je fasse un procès peu objectif aux autres "acteurs" de ce drame.
On ne m'en convaincra pas.
Je crois les experts capables de mentir pour raison d'état. je crois aussi qu'ils peuvent se tromper.
Je crois la "machine judiciaire" capable de "modifier" les rapports soumis aux juges.
Je crois la hiérarchie judiciaire capable de charger un "ami" du dossier plutôt qu'un "petit" juge impartial.
je crois tous les procureurs capables de manipulation, et les préfets encore plus.
je crois les avocats capables de tellement tout emberlificoter que seule la vérité n'apparaîtra plus jamais.
En fait, je crois que la pauvre conductrice est innocente, mais est déjà comme déclarée coupable.
Et c'est elle qui portera le chapeau, avec son employeur.
C'est sûr!
Pendant ce temps, la maintenance du réseau ferroviaire restera déplorable.
Son argent ira ailleurs, NOTRE argent.
Et les patrons des entreprises d'état continueront à jouer copain-copain avec la classe politique, toute la classe politique.
Ce grand sportif que fut George Weah aura beaucoup de mal a transformer le Libéria en une nation respectable.
Monsieur Macron, pas plus que ses quatre ou cinq prédécesseurs, ni d'ailleurs ceux qui occuperont le poste après lui, ne s'y attellent pas eux non plus dans le cas de la France.
Pavillons de complaisance, Fer et Latex caractérisent la république africaine;
Liberté, Egalité, Choucroute sont les emblèmes de la république bananière de France.
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Thysebaert (Thursday, 04 January 2018 14:05)
Voilà un coup de gueule de Léon (comme on l'aime, comme on les aime)... mais - pas op - "je crois" aussi au ... doute avant tout jugement.
J'aimerais par ailleurs voir de visu une barrière éventuellement démolie ou montrant des traces du bus ???...
Dans tous les cas, pauvres victimes ...
LUC CHARLIER (Thursday, 04 January 2018 14:59)
"Maintenant, il est possible que la conductrice ait menti et que je fasse un procès peu objectif aux autres "acteurs" de ce drame." j'ai émis cette réserve moi-même. Je présente ici une opinion. Une pétition en faveur de la conductrice a recueilli 53.000 signatures à ce jour. Il y a 400.000 habitants dans les P.O. !
Michel (Thursday, 04 January 2018 18:12)
Je m’attendais à nettement mieux de la part d’un scientifique , pas vis-à-vis de la conductrice, mais le reste qui ressemble trop à du trump : un petit diagnostic de neurogenèse s’impose, voir un des dernier numéro de « pour la sciences »
Charlier Luc (Thursday, 04 January 2018 19:32)
Quel scientifique?