Le vendredi, c'est ... chocolat!
Vous connaissez le lien qui unit l'équipe pléthorique (?) de la Coume Majou et l'hôtel-restaurant de la famille Mahaux à Port-Vendres: Les Jardins du Cèdre.
Le patron, would-be architecte, a interrompu ses études il y a maintenant une grosse douzaine d'années pour reprendre (et développer) l'établissement de ses parents. Chaque année, une rénovation, un embellissement, une modification améliore encore l'endroit. Chaque année aussi, le restaurant ferme ses portes pendant quelques semaines d'hiver, pour rouvrir autour de la Saint-Valentin. Mais pas en 2018!
Chaque année en effet, ou presque, le chef de cuisine fait faux-bond. Xavier Mahaux a le chic pour dégoter des cuisiniers de talent et pourtant, ceux-ci ne restent pas souvent plus d'un exercice. La série des défections a débuté il y a pas mal d'années déjà: alors que Thibaut Lesage et son épouse (pâtissière) faisaient les beaux jours de la table, nous les avons vus créer leur propre enseigne au centre historique d'Argelès au début de la saison touristique. Toutefois, je ne pense pas que ce soit le caractère de la maison qui soit à la base de cette malédiction: l'endroit est magnifique, l'ambition réelle, la cuisine fonctionnelle et spacieuse, l'ambiance cordiale. Simplement, il est difficile de maintenir sur place une équipe performante alors que les mois d'hiver sont "creux" et que le caractère excentré de la côte catalane isole un peu ses habitants des "attraits" de la vie moderne. En outre, les bons chefs sont souvent des gens sensibles, parfois un rien fantasques et ils aiment "bouger".
Les trois derniers réguliers nous ont régalé, chacun à son tour, propulsant la table du "Cèdre" au rang des tables d'exception aux "Logis de France", empilant bib gourmand et fourchettes (au pluriel) au guide Michelin. Puis, un intérimaire de luxe a assuré la fin de la saison 2017 (ancien étoilé en pré-retraite), avec un réel brio.
Cela fait maintenant deux ou trois ans que ce restaurant campe au seuil du macaron, selon moi.
Vous l'avez deviné, tel Zorro, un nouveau chef est arrivé chez Xavier à la mi-novembre et c'est la raison pour laquelle le restaurant ne fermera pas cet hiver. C'aurait été indélicat vis-à-vis du nouvel arrivant et aussi mal joué d'un point de vue stratégique: il établit sa brigade, trouve ses marques, attire la clientèle etc ... On fait donc l'effort de cette impasse sur les congés. Or, ce Marc Faure, car c'est de lui qu'il s'agit et non de Don Diego de la Vega, possède un profil plein d'atouts. Il est catalan, connaît les lieux, l'atmosphère et les habitudes de ce coin de terre particulier. Il n'aura pas la nostalgie de sa région d'origine (c'est arrivé). Il ne cherchera pas à installer une nouvelle famille ici, voire la trouver (c'est arrivé aussi). Il ne cherchera pas du tout à s'établir comme le nouveau petit génie plein d'exigences libéré de son ancien patron (ce fut également le cas récemment). Non, lui a déjà accumulé toutes ces expériences: il fut employé dans de grosses structures de qualité (traiteur et autres), dans des restaurants gastro huppés, dans d'autres enseignes du département (et de Narbonne) et a aussi connu l'international haut de gamme (à Cologne p.e.). En outre, il a déjà dû se retrouver de l'autre côté aussi, à la gérance.
On lui souhaite beaucoup de succès dans sa nouvelle affectation.
Car nous sommes allés la tester, sa cuisine. Voilà la raison du "Roman" de mon titre. Vous connaissez ce petit bonhomme, qui donne son nom à notre cuvée de rosé. Il a une grand-mère, c'est fréquent, qui se trouve être ma compagne. Et, entre les deux, il possède une maman; c'est assez fréquent aussi. Nous avons tiré prétexte de la fête d'anniversaire de cette dernière - je ne vous dirai pas lequel - pour aller déjeuner tous ensemble à Port-Vendres. Affirmer que la salle était pleine en ce vendredi de la mi-janvier serait mentir, mais nous avons fort bien mangé et surtout pu faire plus ample connaissance avec Marc, très communicatif au demeurant. Lui, en échange, a disposé d'un peu plus de temps que lorsque la saison battra son plein pour nous bichonner un dessert "spécial jubilé" qui rappelait aussi l'ambiance de Noël: toutes ces sphères déclinent du chocolat (blanc et très noir, mandjari), de la pâte d'amandes, du caramel au miel, sur un fond de daquoise., dernier petit clin d'oeil d'un pays de rugby à une autre région d'ovalie. Joli boulot et excellente combinaison, que nous avons hélas dû briser.
Et le VDN du cru a fait glisser tout cela.
On remercie la direction pour la gentillesse de son accueil.
On félicite le chef pour son repas, de A à Z.
On souhaite une excellente année de plus à Nathalie.
Et moi j'en profite pour signaler à mes fidèles que mon statut
de "non-aIeulité" risque de prendre une claque cette année aussi.
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