Honte sur moi,
je ne connaissais pas
la "pêche électrique".
Cette affirmation n'est pas totalement exacte. Certains poissons émettent un champ magnétique qui désoriente leurs proies avant de les attaquer. Cela, je le savais.
Des scientifiques profitent de ces propriétés de l'électricité en milieu (relativement) conducteur pour s'emparer facilement de poissons témoins afin de les "baguer", surtout en eau douce ou dans la vase. Ceci évite des traumatismes plus pénétrants ... enfin, jusqu'à plus ample informé.
Mais il existe une pêche industrielle qui repose sur le même principe: le chalut électrique. Elle est interdite par les plus grands pays de pêche: US of A, Canada, oui, même les Asiatiques (Chine et Japon) pourtant si peu regardant en matière de pillage de la mer. Elle a été heureusement bannie de l'Union Economique en 1998 sauf que les ... Hollandais (bien sûr) ont obtenu une dérogation en 2007, utilisant le même prétexte fallacieux que les Japonais dans le cas de la baleine: à titre d'expérimentation! Ils possèdent la majorité des autorisations (84 au total si je suis bien renseigné) pour "électriser" les fonds de la zone sud de la mer du Nord (vous suivez?), autour de Dunkerque, par-là.
D'une part, ils draguent véritablement tous les poissons plats de ces fonds sableux (plie, limande, sole, barbue ...), les faisant remonter à la surface, mais en plus, ils abîment fortement d'autres espèces. Les dossiers sont mal ficelés, tant chez les demandeurs de licence (mais là, c'est exprès) que chez les écologistes. Il est difficile de s'y retrouver, ce dont profitent les sinistres lobbyistes de BXL.
L'argument qui fait mouche pour les exploitants est que le filet de surface, beaucoup plus léger à tirer et à remonter qu'un chalut plongeant traditionnel, leur fait consommer beaucoup moins de gasoil et diminue donc leur empreinte carbone. En outre, ils écumeraient une zone beaucoup plus restreinte pour arriver à leur quota.
Par contre, ils ne laissent quasiment rien échapper à cette zone et la rende quasiment stérile en espèces concernées. En outre, de plus grands poissons (cabillaud par exemple) entrent en contact avec plusieurs conducteurs d'électricité à la fois, ce qui leur bousille l'arête centrale.
Une fois électrisé, même s'il en réchappe, le poisson est meurtri à vie et sa laitance n'est plus viable. Tous les naissains semblent d'ailleurs affectés sur zone.
Pour la concurrence, les fileyeurs traditionnels, il ne reste quasiment plus de poisson à prendre sur cette même zone. Pour un petit métier dunkerquois qui remonterait normalement 150 kg de sole au cours d'une sortie - c'est 80% de son revenu - il n'en reste actuellement que 15 kg environ. Il semble que cette flottille de pêche locale aura cessé ses activités dans l'année, pour cette raison. Les Hollandais, dont on connaît la rudesse en termes de commerce et le matérialisme - Max Weber est passé par-là - disposent d'un droit historique de pêche dans cette région et ont en plus été assez malins pour détenir une grande partie des licences accordées par l'UE.
Enfin, les cuisiniers gastronomiques et leurs instances professionnelles ont pris position sur le sujet au titre de la qualité. Selon eux, la chair est marquée à jamais et se désagrège tandis que le "dos" des plus grands poissons arrive brisé. Ces espèces "fines " perdent donc tout intérêt. En outre, à très moyen terme, toute durabilité est exclue: le désert des filets de sole tartare en quelque sorte!
En novembre, la Commission a émis l'idée d'élargir le droit de pêche électrique, qui ne s'applique qu'à 5 % des cas pour le moment. Et aujourd'hui, le sujet est à l'ordre du jour des destructeurs de planète patentés qui siègent au Berlaymont. Ironie du sort, on les emmène ("Viens, je t'emmène") probablement manger de l'excellent poisson chez Matagne pour obtenir leur bienveillante signature afin de détruire tous les autres.
Si tu veux pêcher en eaux troubles
Néglige le rouble et le Chiroubles
C'est auprès de la Commission
Qu'il faut en obtenir permission ...
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