Une longue histoire ...
... a trouvé son dénouement.
Tout commence dans les années '90, tout au début des années '90. J'avais rencontré à Bruxelles Luísa Cálem, un des sept enfants du "patriarche" de la maison de Porto éponyme, qui s'occupait de la promotion des vins portugais en Belgique pour le compte de l'ICEP. Ce fut le début d'une longue collaboration avec les instances viticoles de ce pays, que j'ai pris en sympathie et qui me l'a rendu au centuple. Luísa m'a présenté à plein de monde, des expats pour la plupart, mais aussi dans son pays natal. Me gosto muito do Portugal.
Ensuite, lorsque Patricia Marques lui a succédé, j'ai tout naturellement participé aux actions que cette dynamique jeune femme mettait sur pied à son tour.
Ainsi, lorsqu'un concours de "sommeliers experts en vin de Porto" eut lieu, on me demanda de siéger parmi le jury. J'étais à l'époque le titulaire de la "promotion sociale" oenologie de l'Institut Lambion au CERIA d'Anderlecht, charge qui me rapportait 220 FB de l'heure (4,50 euros). Comme je suis vénal, vous pensez bien que je m'y accrochais comme un jeune vicaire à la jambe galbée de son séminariste préféré. Si je me souviens bien, c'est Guido Franque qui fut le meilleur, avec Sang Hoon Degeimbre (tout jeune) comme dauphin. Tous deux partirent ensuite vers des sphères galactiques, moi seul demeurant sur le plancher non pas des vaches, mais des vignes.
Plus tard encore, j'ai dû participer à la mise sur pied d'un grand concours portant sur la connaissance des vins du Portugal, réservé aux professionnels. je m'y suis engagé corps et âme, rédigeant même un petit opuscule descriptif. En échange, j'ai pu recevoir des cours particuliers de portugais. Pendant les éliminatoires, un duo fort remarqué s'est présenté: Messieurs Demuynck père et fils, sommeliers de leur état. C'est Maxim qui a - brillamment - remporté l'épreuve (il avait tout juste 18 ans, l'âge qui plaît à Dalida), à la grande fierté de Michel, le papa.
Mais c'est alors que Michel maniait le tire-bouchon et le tastevin à L'Essentiel, quelques années plus tard, que les vins du Domaine de la Coume Majou avaient fait une apparition sur la carte du restaurant. Je pense que c'est la maison de Michel Thorout qui les fournissait, mais cela s'est passé sans mon entremise et je ne vous garantis aucun détail.
Depuis dix ans, c'est Raphaël Adam qui veille sur la cuisine, tandis que son épouse Bénédicte gère la salle.
Et c'est justement là que j'ai emmené ma fille pour fêter dignement ses 27 ans. En effet, elle ne tient ni de Janis, ni d'Amy, ni de Kurt, ni de Jimi, ni de Brian, ni de Jim, et encore moins de Charles VIII de Valois, if you see what I mean, Jelly bean. La petite coquine y avait déjà mangé, et l'équipe va parfois s'attabler à Jodoigne, m'a-t-elle appris par la suite.
Vous savez que je ne me prends pas pour un critique gastronomique, j'ai bien trop de self-esteem pour cela, et je ne vous ferai pas le détail du menu "Balade", qui nous a occupés de 12 h 30' à 16 heures ... C'est la petite arvine de Valloton qui a complété notre bonheur. Le tout se termine par un chariot de fromages épique et puis par un fondant au chocolat dont une partie du coulant n'est en fait rien d'autre que le contenu de clémentines monté en appareil "un peu comme une escavèche", comme on dit dans le Namurois, mais sans vinaigre bien entendu, tandis que la peau, confite, vous est servie à part sur l'assiette. C'est goûteux et goûtu et met un faux point d'orgue bienvenu ... avant les innombrables mignardises (mention spéciale pour une pâte de fruit au goût framboise exceptionnelle).
Virginie, Christine et moi avons fait honneur à la table et moi j'ai aussi fait la connaissance de la patronne, joviale et attentive, surveillant avec discrétion sa très jeune équipe pleine de gentillesse, profitant de l'occasion de parfaire son apprentissage au meilleur niveau. On m'a dit que la maison cherchait à recruter un sommelier, d'ailleurs.
A la prochaine ...