UN REVENANT

 

 

 

 

 

 

 

Ranger a du bon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les années '80, la Belgique a vu apparaître le vrai premier pas vers une écoute audiophile: le CD. je sais que les fanatiques de vinyl - il y en a - ne seront pas d'accord, mais la mauvaise foi et la partialité ne donnent pas le change. C'est mon frère Thierry qui m'a offert mon premier lecteur, en 1984 je crois. Et un de mes premiers cd's fut un enregistrement des suites de Bach par Paul Tortelier.

 

Dans les années '90, j'ai acheté un graveur, comme on disait alors. On achetait des disques vierges prêts à être enregistrés, chers (l'équivalent d'un peu plus d'un euro) et qui comportaient une contribution pour les droits d'auteur ... apparemment. Ce n'est pas le sujet du jour, mais vous savez que je ne suis pas un inconditionnel de la propriété intellectuelle ou artistique, tout en reconnaissant aux créateurs le droit de vivre. C'est un débat compliqué que je n'ouvre pas aujourd'hui. Maxime Leforestier me déçoit beaucoup chaque fois qu'il aborde ce point. Il se montre borné, rapiat et grippe-sous, ce qui surprend au vu du reste de sa personnalité. La sénilité peut-être.

 

A ce moment-là, je rendais souvent visite à la médiathèque de Belgique, à BXL, où j'empruntais des floppées de cd's rares, surtout du jazz dont j'étais en train de faire un apprentissage en profondeur. Ceux qui me plaisaient le plus étaient copiés, à des fins privées, sans du tout penser à mal. La plupart étaient d'ailleurs introuvables dans le commerce en Belgique, "featuraient" des artistes décédés et les droits en revenaient à de gros capitalistes anyway, les "majors". Universal, Sony etc n'avaient pas encore raflé tout le marché. Je n'éprouve pas d'empathie pour Blue Note (Black music, White money).

 

La plupart de ces galettes ont vécu, la qualité de l'impression (du brûlage) par cet appareil de marque hollandaise n'ayant pas conféré plus de quelques années de vie à la magnétisation.

 

Ensuite, d'autres techniques sont apparues, plus pérennes et faisant usage de cd's "normaux", non initialisés.

Est apparue aussi la notion de copie plus ou moins pirate, causant un préjudice aux artistes, ce qui pose un problème éthique. En outre, je collais une étiquette d'identification sur le cd lui-même. On ne savait pas encore que l'adhésif de celle-ci raccourcissait de beaucoup l'espérance de vie du disque. Cela m'en a flingué un nombre important.

 

A présent, les ventes par internet, qui ont tué les vrais disquaires, hélas, vous permettent d'acquérir chez vous des éditions légales, de qualité parfaite et dans la pochette d'origine pour un prix voisin de la disquette vierge, plus le prix de la location, plus l'amortissement du copieur. Et c'est bien ainsi.

 

Un long préambule pour vous expliquer que je suis tombé , en rangeant, sur un disque dont j'avais oublié l'existence. Hélas, il est un peu rayé et deux plages "accrochent", crochent, crochent, crochent, tic-tic-tic-tic ...

Va falloir que "j'amazone" un peu, beurk! 

 

S'y trouvent rassemblés "Bird Song", témoignage de l'amitié qui a uni le leader à Charlie Parker (ils ont fait des débuts communs) et "The Sermon", réalisé à la hâte avant l'incarcération du leader pour avoir refusé le deal du FBI ou de la police fédérale, qui essayaient de le transformer en balance dans le milieu de la cocaïne et de l'héroïne. Après avoir effectué une partie de sa peine, il sera gracié par Kennedy, peu avant le décès de celui-ci.

 

Merveilleux Hampton Hawes! Cet autodidacte, fils d'un pasteur de la Côte Ouest et de la pianiste de la paroisse, savait déjà reproduire des thèmes intéressants à l'âge de trois ans, suivant ses hagiographes. Curieusement, une partie de ses enregistrements ne sont parus qu'après sa mort. Il a connu un succès fou en Europe au moment de sa levée d'écrous, y passant l'essentiel d'une année et enregistrant presque 10 albums durant cette période.

 

Pour "Bird Song", c'est le génial Ron Carter qui gratte la basse

et la prise fut faite en 1956, année de naissance de Léon.

Ajoutez l'intérêt de la piste #3 "Stella by Starlight", of Artois fame sans doute.

 

 

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