LES HISTOIRES DE L'ONCLE LEON

Front de mer de La Franqui, vers 10h30'
Front de mer de La Franqui, vers 10h30'

 

 

 

 

 

 

Un peu de climatologie

ne fait pas de tort,

version érudite de 

"Some Guiness is good for you".

 

 

 

 

 

 

Il était une fois un phénomène météorologique qu'on appelait, nombrilisme hexagonal oblige, un "épisode cévenol". On s'est ensuite aperçu, les mêmes causes produisant les mêmes effets et mutatis mutandis, qu'on rencontre cette situation sur tout le bassin méditerranéen occidental en automne (et parfois même l'hiver), à savoir l'Italie, le sud de la France, l'est de l'Espagne, et le Maghreb, ainsi que sur la Grèce et la Turquie en été.

On parle à présent d'épisode méditerranéen.

 

Une séquence orageuse (j'ai entendu tonner cette nuit) comportant des séries successives pendant 24 à 36 heures entraîne un volume de précipitations important en peu de temps. Son côté saisonnier et répétitif ressemble, en moins affirmé, aux moussons asiatiques et aux cyclones tropicaux. On dispose d'un facteur pronostique fiable: la température de l'eau du nord-ouest de la Méditerrannée. Son élévation signe un risque d'épisode accru. En effet, les masses d'air polaire, l'air plutôt chaud sur la zone, les premières tempêtes hivernales de l'Atlantique se rejoignent pour créer une "goutte froide" sur la péninsule ibérique. Cette dépression des flux, d'ouest en est, large de quelques centaines de kilomètres, se place au sud du vortex polaire. A ce moment-là, une masse d'air tropical se déplace vers le sud de la France, comme "aspirée". Elle se charge d'humidité en survolant la Méditerranée et tape sur les contreforts montagneux autour du Golfe du Lion, des Alpilles aux Pyrénées en n'oubliant ni la Corse, ni les Cévennes, ni la Montagne Noire. Sa prise d'altitude engendre les précipitations et les orages, en une succession rapide. Voilà pour la pluviosité.

 

Bien entendu, l'écoulement de ces masses d'eau sera problématique à plus d'un titre, d'autant que le bétonnage d'immenses superficies et la perte de milliers d'hectares de culture favorisent le ruissellement et diminuent l'absorption par le sol.

 

Le SMMAR (syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières) s'applique à décrire le risque d'inondation sur le bassin versant de l'Aude, qui nous concerne ici. On distingue (i) des crues de type torrentiel, liées à des orages très abondants mais localisés, l'eau peut monter de 1 à 2 mètres par heure sur la zone concernée; (ii) des crues de plaine à montée rapide (1 mètre par heure), conditionnées par l'état d'engorgement de l'Aude et le niveau des eaux marines; (iii) enfin, des ruissellements urbains liés à la saturation du système d'égoûts. 

 

La quantité d'information susceptible d'imprégner le système limbique de mes lecteurs - pourtant très largement au-dessus de la moyenne des lagomorphes de la blogosphère - est atteinte, me signale-t-on en régie.

 

Je vous expliquerai donc la prochaine fois

comment cela se passe à la Franqui.

 

 

 

 

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