Une journée R & R, hier!
Partis de bonne heure pour atteindre un premier rendez-vous, une suite de quiproquos, de confusions et de contretemps a abouti à un fou rire monumental, bien entendu au moment le plus inopportun. La journée d'hier a continué sur le même mode. Passons. Toutefois, nous avons relancé une collaboration qui était très agréable par le passé à deux endroits, et nous avons fait un très bon repas. Le retour s'est fait à la nuit plus que noire, ce que mes cornées n'aiment pas trop. Nous sommes néanmoins très satisfaits.
C'est sous un petit crachin que Béatrice nous a vus arriver au coeur de Brissac, en avance de trois heures sur la dégustation prévue avec elle, au Jardin aux Sources. Nous l'avons rassurée: nous avions faim et il faudrait que la cuisine ouverte envoie deux couverts de plus, si elle veut bien. Il faut faire bosser les apprentis. Ce n'est certainement pas un mal en ce début de mars pluvieux, hors saison de chez hors saison, dans cette zone où l'Hérault tente de se frayer un chemin vers sa basse vallée sur le versant ouest du Pic saint-Loup, entre les contreforts du Larzac, le pays de Buèges, le piémont des Cévennes, le territoire silico-calcaire des anciens verriers et le Mont Aigoual qui surveille notre temps.
Et le menu-carte nous a offert un velouté de lentilles très velouté, accommodé de son aumônière terre et mer fumée, puis un duo poitrine de porc et filet mignon caramélisés avec plein de légumes de saison, me permettant d'apprendre que l'échalote allongée ne contenant qu'un seul bulbe s'appelle en fait un échalion et appartient à une espèce différente (Allium cepa). Ensuite, mon île flottante très revisitée flottait vraiment au beau milieu des pommes reinettes, bienvenues dans ce monde aseptisé où d'ordinaire la golden est reine (subtil jeu de mots).
En prime, c'est le jus de carignans, grenaches et mourvèdres des Grès de Montpellier qui a fait glisser tout cela ad intestinum. Me héra agradet.
Après un parcours très international, le chef des lieux, Jérôme Billod-Morel, quadragénaire dynamique, a fait revivre depuis 1999 ce discret établissement sur le bord de la petite route qui traverse le village. La devanture vitrée à front de rue, partie administrative de l'établissement, n'attire pas l'attention et rien ne laisse deviner l'écrin qui se cache derrière. Une salle voûtée en gros moellons abrite un mobilier de grand caractère, à la fois rustique et raffiné. Les tables font reposer une tablette en marqueterie déclinant surtout l'olivier avec des carreaux de céramique ou des fragments de verre sur de solides piétements en fer forgé. Pour des jours plus radieux, la partie arrière fait ouvrir la terrasse sur les jardins, la piscine, les sources, les chambres d'hôtes ...
Mais ça, je le verrai sous le soleil, une autre fois.
Il n'est pas exclu qu'un groupe de Belges habitué des lieux, ou des Anglo-saxons de passage, ne subissent une soirée Charlier-Coume Majou aux beaux jours. C'est moins ringard qu'une "soirée Tupperware"; enfin, je l'espère!
Merci au chef et à toute son équipe pour la chaleur de leur accueil et pour l"excellent repas.
Ce retour au Jardin aux Sources a pris tout son sens, comme auraient pu le dire
une paire de jumeaux montpelliérains réputés.
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