CETTE EAU MINERALE NATURELLE ME BARBOUILLE L'ESTOMAC

Nauséogène, parmi d'autres
Nauséogène, parmi d'autres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'esprit d'escalier (lateral thinking)

en gêne plus d'un.

Mais il constitue de plus en plus

ma marque de fabrique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On se souvient, ou pas, du film de 1935, et de Feyder: La Kermesse Héroïque. Certains esprits chagrins parmi les nationalistes flamands ont voulu le faire interdire, mais je pense qu'on a fait au réalisateur, qui employa Carné comme assistant sur ce tournage, un faux-procès. Le nain Delphin, qui se suicida au bout d'une courte carrière d'acteur, prononce au cours d'une scène de banquet la formule suivante, alors qu'il est juché sur un épais volume de l'Eloge de la Folie: "Cet Erasme me brise le cul".

 

Moi, ce sont les eaux minérales qui me donnent la nausée, fréquemment, ainsi qu'à Christine. Exposé des faits.

 

L'eau de distribution de Corneilla-la-Rivière est imbuvable, gustativement parlant. Nous avons donc pris l'habitude d'acheter de "l'eau en bouteille". Généralement, c'est celle d'Aldi: 17 cents la bouteille de 2 litres.

Depuis que nous passons beaucoup de temps à LF, où l'eau de ville est âpre et sent parfois fortement le chlore, la mission "eau potable" échoit le plus souvent à Christine, qui a eu de petits ennuis avec cette eau-là. Elle en achète d'autres, des MDD (marque de distributeur), et nous en "éliminons" régulièrement de nouvelles. Ainsi, une eau captée en plein milieu de la plaine du Vaucluse, là où les viticulteurs pulvérisent à qui mieux-mieux, a rapidement rejoint sa liste noire.

 

Cette nuit, sur le coup de 5 heures, mon sixième ou septième épisode similaire m'a décidé à lire un peu et à bloguer sur ce sujet dès aujourd'hui. J'avais en effet pris le gobelet en verre que j'abandonne sur la tablette du lavabo à cette fin, prenant soin de le remplacer tous les 2-3 jours, et m'étais servi une bonne rasade de l'eau qui illustre mon propos. Mais ce pourrait tout aussi bien être une autre marque. Après m'être recouché, au bout de 8-10 minutes environ - et c'est toujours ce délai-là - j'ai été pris d'un poids à hauteur de l'épigastre, puis de franches nausées (sans vomissement) qui perdurent jusqu'au petit matin. Généralement, le transit est perturbé. Parfois, la prise de bicarbonate en bonne quantité arrange le problème (?). Le plus souvent, je n'ai pas le courage de me relever et endure stoïquement. La plupart des Français, eux, appelleraient les pompiers (joke), tant il est vrai que le corps des sapeurs est mis à contribution pour tout et pour rien dans ce pays, parfois sans doute pour calmer sa peur. 

 

Une "eau minérale naturelle" répond, vous vous en doutez, à toute une réglementation officielle.

Elle possède aussi sa chambre syndicale, active et puissante, et elle est soumise à contrôle par l'ANSES en vertu des articles "R.1322-1 et suivants du Code de la santé publique transposant les dispositions de la directive 2009/54/CE complété par l’arrêté du 14 mars 2007 relatif aux critères de qualité des eaux conditionnées, aux traitements et mentions d’étiquetage particuliers des eaux minérales naturelles et de source conditionnées ainsi que de l’eau minérale naturelle distribuée en buvette publique".

 

En gros, l'eau minérale naturelle est une eau souterraine, de composition chimique assez stable et bactériologiquement saine. Elle ne peut subir aucun traitement, en dehors d'une ozonisation contrôlée pour éliminer si nécessaire un excès de fer ou de manganèse (et autres). Généralement, elle  est peu minéralisée et convient à toutes les classes d'âge. Elle peut servir à la préparation d'aliments et à leur cuisson. Bon, pour leur promotion, vous consulterez les sites des producteurs, pas moi. J'admets que ces eaux ne contiennent quasiment pas de nitrites, c'est déjà ça! 

 

Celle-ci, mais je ne lui en veux pas plus qu'aux autres, surgit quelque part dans l'Ariège (Auzat), à 1100 mètres d'altitude et son impluvium est déserté par l'homme. Il s'agirait de roches établies "depuis plusieurs milliers d'années" (sic) d'après la publicité du producteur, féru sans doute de géologie mais apparemment pas de préhistoire. Il livre plusieurs enseignes de la GD et ... le circuit des magasins bio. Je voudrais visiter la source pour voir où coulent les flots bio et où coule l'onde crado. Pareillement, j'aimerais savoir exactement si le plastique en fusion qui forme les bouteilles en refroidissant possède les mêmes propriétés de dégradation dans les deux cas.

"Bisphénol un jour, bisphénol toujours", comme on dit dans la famille phtalate.

 

Attention, tout est fait dans les règles: "Après ouverture, doit être conservé au réfrigérateur et consommé rapidement". Que veux dire "conservé au réfrigérateur" (température, propreté de proximité) ? Que veux dire "consommé rapidement"? Et qui le sait?

 

J'avoue découvrir aujourd'hui seulement que ce type d'eau en bouteille n'est pas stable bactériologiquement.

Et je comprends à présent mes nausées régulières. Dire que cela m'enchante serait une exagération.

 

Et je comprends aussi le mystère de nos machines à expresso, posées l'une à côté de l'autre sur le plan de travail et utilisant un café commun, moulu "on the spot" par les mêmes meules. Il y a en a une "semi-automatique", comme on dit, qui délivre une tasse de café fort correct, avec beaucoup de mousse (pas vraiment de la crema) grâce à un système surpresseur. Son réservoir à eau ne ferme pas hermétiquement. Si on n'y prend garde, l'eau du lendemain est franchement croupie. Et puis, petite lubie de Léon, nous avons acquis une copie moderne d'un modèle antique, sans pompe électrique, comme les baristas des années quarante: une la Pavoni qui fournit des restretti exquis. Ici, la chaudière vous délivre de l'eau à 96°C, dont seule la température assure la montée en pression et où la percolation est assurée par un piston à levier manuel. Son réservoir est fermé de manière étanche. L'eau y reste impeccable.

 

Eh bien voilà: nous devons savoir que "l'eau de source naturelle" ne confère de garantie que celle liée à la confiance qu'on accorde aux organismes certificateurs et contrôleurs, dépendant de l'arbitraire et de la "docilité" des préfets, et qu'elle n'offre de sécurité bactériologique que l'assurance d'une faible contamination lors des prélèvements aléatoires réalisés.

 

Je crois que je boirai encore moins d'eau à partir d'aujourd'hui! 

Evian n'est pas Evin! 

 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Simidian (Saturday, 11 November 2023 07:16)

    J'ai le même problème de nausées. Tout à coup ,un jour , cette eau et une autre ne me conviennent plus.