ON REVIENT A FLORAC

 

 

 

 

Deux mille résidents floracais

et 6000 personnes l'été. 

Avez-vous jamais entendu parler

d'un "prompt renfort"? 

 

 

 

 

 

Cette bourgade "assise entre trois pierres", le schiste cévenol, le calcaire des causses et la masse granitique du Mont Lozère, fut aussi un point de départ pour la Réforme en France, et plus tard un noeud névralgique pour les camisards. Elle est d'ailleurs restée "le cul entre deux cultes". Elle mélange les eaux aussi, confluent qu'elle est du Tarnon (qui la baigne), du Tarn et de la Mimente, sans oublier sa fameuse source du Pesquié.

 

Un autre paradoxe réside dans son approche: alors que cette bourgade pleine d'attrait ne compte finalement pas une population pléthorique, même à l'échelle lozérienne, la nationale N 106 offre une sortie "Florac nord" puis une sortie "Florac sud", comme Valence (!), qui desservent un pont chacune. Bien sûr, ayant gardé le souvenir de mon unique passage précédent, c'est entre les deux que j'ai quitté cette voie. Un joli ouvrage métallique de style Eiffel enjambe également le Tarn à cette hauteur, mais il est barré d'un sens interdit "à 50 mètres". Alors que j'allais m'y engager, certain de pouvoir me dévier une fois sur l'autre rive, deux aimables locaux m'en ont dissuadé. C'est sans issue et le demi-tour aurait été compliqué. Ah, quel beau pays que celui de Descartes!

Un pont qui ne mène nulle part et dont on ne revient pas. Cela fait penser au générique de  "Bagdad Café".

(A road from Vegas to nowhere ...).

 

La ville elle-même s'étire le long de la D 907 et son "centre" mérite d'y flâner: château, église Saint Martin (du 19ème siècle après de nombreuses diatribes), temple néo-classique, dévidoir des eaux de la source, bassin à truites, jolies façades et cadres de porte de style Renaissance, pierres de taille variées: du calcaire, des grès, du schiste brun, de l'ardoise ... magnifique architecture, de celle que l'on retrouve peu ou pou tout au long du Lot (Olt) que ce soit à Mende, Espalion ou de l'autre côté, vers la Dordogne. Pourquoi les "architectes" des temps modernes nous proposent-ils des maisons si moches? Les maçons possèdent la force électrique, les moyens de levage, des aciers archidurs, le molybdène et le diamant. Ils disposent aussi de postes de soudure remarquables, et du scellement chimique et on leur impose des constructions de merde. Messieurs Le Corbusier, Nouvel et Starck, allez vous faire mettre, vous et vos tronches "à la Obispo"! 

 

Dernier point: nous buvons là-bas, comme ici, volontiers l'eau de Quézac. Oui, je sais, elle appartenait au groupe honni de Nestlé et n'existe qu'en bouteille plastique. Elle fut cédée l'année passée à Ogeu (est-ce mieux?) et emploie une soixantaine de personnes sur son site non loin de Mende. On en vend 90 millions de flacons par an. Cela faisait beaucoup du temps des Celtes, qui la consommaient déjà, mais reste ... une goutte d'eau à l'échelle de l'humanité.

 

Je ne suis pas fous des Lieder, mais aime par contre quelquefois les oeuvres inachevées (unvollendet).

Ainsi, je préfère la truite de Florac à celle de Schubert

"... Ich sah in süßer Ruh'

Des muntern Fischleins Bade

Im klaren Bächlein zu

Des muntern Fischleins Bade

Im klaren Bächlein zu".

 

 

  

 

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