C'était là.
Ce blog est parfois pour moi un exutoire.
Cette édition-ci n'intéressera que peu de monde. Zappez, zappez, il en restera toujours quelque chose!
J'ai posté récemment deux fois sur le cas de la fin tragique de Naomi, car je suis sûr qu'on nous mène en bateau. Intuition. Et cette fois, je vous livre des fragments de rêve, impudiquement.
Il y a une quinzaine de jours, je descendais l'escalier (volée unique) qui mène à la cave de la maison d'Auderghem où habitaient mes grands-parents paternels. La rampe est à gauche, l'escalier mène tout droit vers une ancienne cave à charbon, je crois, qui servait alors plus ou moins de garde-manger. Plus à gauche, une trappe métallique bien usinée, qui nous intriguait fort, mon frère et moi, était maintenue fermée par une tringle actionnant un amortisseur et un ressort, un peu comme le mécanisme d'une porte de chambre d'hôtel. Elle s'ajustait avec un bruit mat, très agréable, comme la portière d'une Mercedes ou d'une Volvo. Les conducteurs de Renault ou autre Peugeot ne peuvent pas comprendre.
Et à présent, sur cet escalier, un grand nombre de bougies sont allumées, chacune sur un ravier ou une soucoupe. Il y a des canettes de bière et des bouteilles vides partout: un beau bordel. Deux verres en cristal du Val Saint-Lambert, l'un bleu profond, l'autre pourpre violet, brisés, me désolent. Et c'est lié à mon fils Loïc. Pourquoi?
Je pense que l'image de mes aïeux me ramène à ma propre avuelositude - joli néologisme, non? - qui se rapproche, et avec elle la fin définitive de la "jeunesse". Je n'ai jamais été prêt à être père, et n'ai d'ailleurs assumé cet état qu'avec déficience, mais beaucoup de bonne volonté néanmoins. Je tremble maintenant à l'idée d'être grand-père, même si le bonheur de mon fils et de sa compagne, engendré par "l'heureux événement", fait plaisir à voir.
Le premier rêve s'expliquait donc assez facilement et Christine, à qui je l'avais relaté, m'a fait très naturellement cette analyse en tout point superposable à la mienne.
Un autre rêve, cette nuit ou bien la précédente, m'a laissé un souvenir moins détaillé, mais il se passait en partie dans le petit hall d'entrée de la même maison. Une longue cloison (en verre marbré, je crois), plongeait vers la cave, et de l'autre côté, on avait accès au bureau de "Grand-Papa". Y trônaient son piano droit et un grand bureau en chêne avec une minuscule petite lampe noire à abat-jour métallique, genre salle de rédaction d'un quotidien des années trente. J'y ai passé, en tête-à-tête avec mon grand-père, des centaines d'heures à traduire du grec, et un peu de latin. Cette dernière langue était "facile" pour mon esprit très littéraire. Le grec ancien, même si j'avais des dispositions naturelles évidentes, exigeait une application intellectuelle bien plus intense, dévastatrice. C'est sans doute là, sur cette chaise, que j'ai fait les plus gros efforts de toute ma vie ...
Enfin, il y a bien longtemps, avec certaines demoiselles aussi, mais j'étais moins doué. Et je n'avais pas mon grand-père pour me guider! Je pense que l'industrieux Ulysse et son cheval de Troie me convenaient mieux que l'imitation (équine) de Rocco Siffredi.
Ce bureau donnait sur la rue par une large baie vitrée close d'un vieux volet roulant en bois, brun. Quand il était remonté, un rideau en voile de nylon un peu défraîchi empêchait les passants de scruter l'intérieur. On n'est pas en Hollande, où les calvinistes pensent que, puisque Dieu voit tout, il ne faut pas occulter les pièces d'habitation. Mes grands-parents étaient d'ailleurs des cathos de chez bigot, eux, ne ratant pas une messe à la paroisse Saint-Julien toute proche.
Je ne sais pas ce que je faisais là durant ce deuxième rêve, mais il fut très "topographique", à l'instar des océans du groupe de rock progressif anglais: Yes.
J'ai été rechercher cette maison sur la toile virtuelle. Le seuil est à l'identique et la porte d'entrée également. mais sa couleur a changé. Le volet roulant, repeint, est là aussi. Par contre, la façade a été refaite en demi-briques beaucoup plus claires et des doubles vitrages sont apparus aux fenêtres des étages. Je ne me souvenais pas de la loggia, qui pourtant devait déjà y être. On paie une taxe communale spécifique sur cet appendice, en Belgique.
Voilà un blog sans intérêt aucun pour les lecteurs,
mais son écriture m'a procuré beaucoup de plaisir: catharsis.
Ni félibrige ni Albigeois, sûrement pas parfait et pas faydit,
c'est la plume, ou plutôt le clavier, qui me démangeaient.
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