RETROUVAILLES

Fin de repas à Jodoigne
Fin de repas à Jodoigne

 

 

 

 

 

 

Deux nouvelles têtes sur ce blog.

Je vais tenter d'être discret,

pas forcément ma première caractéristique.

 

 

 

 

 

 

 

Il y a très longtemps, un groupe de sept furieux avait visité le "Can Roca" (Gerona) puis m'avait fait un petit coucou gourmand. Je les avais aussi aiguillés vers mon ami Jean Gardiés, modèle absolu des vins fins - et construits à la fois - du Roussillon selon moi, et ensuite vers Philippe et Cathy Sisqueille, qui produisent des cuvées un rien plus souples mais fort élégantes et subtiles sur les terres à galets des bords de l'étang de Saint-Nazaire. Ils étaient repartis en confiant à un transporteur le soin d'importer un nombre ... intéressant de cols de nos domaines respectifs, encavant ainsi trois types de vins du Roussillon très complémentaires

 

La vie suit son cours, qui n'est pas forcément un long fleuve tranquille, et les quidams présentés m'ont revu de temps à autre en Belgique. 

 

Lundi dernier, jour de congé vu que c'était aussi celui de Pentecôte, nous nous sommes retrouvés à une table "Aux Petits Oignons", faisant coup triple du même coup tout en buvant un coup pour marquer le coup, à coup sûr. De un, ils découvraient l'excellente table étoilée de Stéphane Lefebvre (avec du cuit et du cru); de deux, je leur portais quelques bouteilles de mon cru (et non du vin cuit); et de trois, ils faisaient connaissance avec ma fille, la toujours délicieuse Virginie, dont le service dynamique et enjoué y est fort apprécié. Nous ne dirons rien de tendancieux ni de grivois, sinon que pour moi elle est un Grand Cru

 

Comme toujours, le menu s'avéra équilibré et très savoureux, de même que le Vouvray (Carême) et le nero d'Avola (Corbello) retenus. Et comme toujours également, le point culminant en fut la deuxième entrée, crevette d'Argentine et homard, exceptionnellement goûteux, fin et complexe. Bravo au chef. 

 

- "Mais qui sont-ils, tes amis?", me direz-vous. 

Bonne interrogation.

 

A droite, chemise lilas, lunettes à la boutonnière, c'est Jacques. Si vous nagez en portant un slip de bain de qualité, il y a des chances qu'il y soit pour quelque chose. Après avoir passé longtemps dans le commerce de chaînes hi-fi et d'audio-visuel, il s'est reconverti dans le maillot de bains depuis une douzaine d'années. Cela lui a donné un peu d'embonpoint, une coquine barbe savamment défraîchie et ce regard entre deux eaux qui plaît aux dames. Jacques est le prototype du bon vivant, et il sait en plus ne pas emmerder les autres. Il est le père - entre autres - d'une ravissante Jeune kinésithérapeute formée dans mon alma mater et veille aussi à la destinée de sa petite famille - recomposée - nombreuse. Ne confondez pas avec le Stabat Mater, c'est un autre folklore. Celui d'Alessandro Scarlatti est mon préféré: Christi Matrem si videret, in tanto supplicio / Quis non posset contristari piam Matrem contemplari dolentem cum Filio? Ben oui, da. En même temps, les mères des gamins de Gaza abattus sauvagement par Tsahal sur ordre du Likud tandis que les cyniques criminels du Hamas les envoient à la boucherie pour commémorer futilement le Nakba me font plus de peine, je le reconnais. Pourtant, on reste dans la même zone, peu ou prou. Merci à jacques pour ces retrouvailles sympathiques.

 

A gauche, chemise foncée et tempes poivre et sel, bronzage soigné, c'est Philippe. Avec lui aussi, on peut évoquer la zone. Si jamais vos épouses ont été habillées avec style, c'est également à lui qu'on le doit. Il était le propriétaire des magasins de vêtements Francis Ferent avant que le coton et le lin chinois vendus sur internet ne viennent ruiner ses belles collections, en même temps que celles de ses concurrents. A présent, après avoir choisi des fringues fringantes, il rassemble les fonds d'un foncier dont il fait commerce. Il a épousé l'an dernier la compagne - raffinée et discrète - avec qui il vivait depuis pas mal de temps. Les noces, sur une plage célèbre du sud, m'attendaient pour y livrer le vin des agapes. Hélas, le traiteur a refusé qu'on boive autre chose que sa propre offre. Philippe n'en a été averti que très tard et moi aussi, par la force des choses. Il sait que je ne lui en tiens pas rigueur: heureusement, la palette n'était pas encore chargée (joke!). Et puis, lui aussi, c'est l'archétype de l'épicurien. Remarquez - en passant - combien je sélectionne pour vous des synonymes appropriés afin d'égayer mes redites, et avec quel soin. Merci aussi à toi, Philippe.

 

Je signale, à tous les deux, que notre humble bergerie serait honorée de leur présence.

Il me semble qu'elle est taillée sur mesure et qu'elle leur irait comme un slip. 

Ce dernier n'est-il pas au chibre ce que le gant est aux doigts? 

 

 

 

 

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