MÊME DANS LA TRIBU GERSDORFF

 Un Gersdorff, une collaboratrice du même cercle et la Loute
Un Gersdorff, une collaboratrice du même cercle et la Loute

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mes amis sont des fidèles du blog.

Ils constatent une dérive de son contenu,

souvent étranger au vin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne suis pas d'accord avec eux.

Tout d'abord, cette rubrique a changé de nom depuis son origine. Il ne s'agit plus de l'organe du Domaine de la Coume Majou, mais bien du ... blog de Luc Charlier. Ensuite, en dehors de quelques prises de position politiques pures, beaucoup de mes interventions revêtent une connotation gourmande, gastronomique, écologique, spirituelle. C'est ça aussi, le monde du pinard. Par contre, oui, le but promotionnel, marchand, disparaît souvent.

Je ne suis pas un poujadiste, c'est sans doute une des raisons de mon insuccès financier relatif. Je ne serai jamais un vendeur de tapis, mon zami. 

 

Ma fille se transforme en "personnage connu" dans son milieu. Ceci n'est pas lié à une volonté futile de célébrité de sa part, mais à deux facteurs concordants: une curiosité énorme pour ce monde de la gastronomie où elle s'éclate et une bonne humeur spontanée qui la rend sympathique, quand on ne lui marche pas sur les pieds. Partout où c'est bon, nouveau, inventif, curieux, elle fourre son petit minois coquin. Et comme elle est plutôt jolie - et ce n'est pas uniquement ma fierté de père qui parle - on se souvient d'elle.

 

Je "rentre" au pays 5 à 6 fois par an, et plus encore depuis que ma mère vieillissante et la santé mise un temps en danger de mon frère adoré exigent ma présence régulière. A chaque fois, je vois ma fille, longuement, même si elle me réclame plus d'attention encore. Ce dernier point me comble d'ailleurs de bonheur: je ne lui "manque" pas, elle a simplement plaisir à me voir.

 

Et à chaque fois, outre le repas que je prends régulièrement chez son chef de patron, dont je fais progressivement connaître le délicieux restaurant à de plus en plus d'amis, elle m'emmène découvrir une adresse du Brabant wallon ou du Namurois. Moi qui suis en fait - selon toute vraisemblance - l'arrière-petit-fils naturel du curé de Walhain Saint-Paul (véridique!), c'est un retour aux couilles. Euh, je devrais dire "aux sources" pour rester poli. 

 

La dernière expérience en date nous a attablés tous les deux face-à-face - loin d'être désagréable, comme situation - chez Guillaume Gersdorff, dans son Kookin de Thorembais. Je connaissais relativement bien deux sommeliers de qualité, les Demuynck père et fils , "quand j'étais petit". Le papa avait officié à l'Essentiel, restaurant étoilé de Temploux, où les représentants de Michel Thorrout avaient placé mes vins. Et ce restaurant, c'est le père de notre quidam du jour qui l'avait porté à sa gloire, avant de le céder aux époux Adam, qui l'exploitent avec succès à leur tour. Je crois que la chronologie est exacte.

 

Guillaume a été chef de partie dans plusieurs belles maisons, alors que son père gérait je crois le restaurant de la plage d'Amée, où mon copain Stéphane Zurstrassen amarre sa belle péniche fluviale. Ensuite, il a ouvert ce "tailleur de pâtes", selon sa propre définition humoristique. J'ai peu d'estime pour les critiques gourmands, qui sont pour la plupart des fumistes prétentieux et des pique-assiettes. Mon ami Herwig Van Hove, dont l'âge diminue un peu la visibilité pour le grand public, est une exception notoire. Je ne vous ferai donc pas le récit de mon repas. Il suffit de dire que j'ai bien mangé, alors que le menu venait de changer et que certains ingrédients annoncés n'étaient pas encore disponibles, tandis que d'autres manquaient déjà au garde-manger.

 

Nous avons eu droit à l'orage et les belles cariocas de la table voisine sont rentrées se mettre à l'abri. Moi, je n'ai pas dû éteindre la vitole à peine entamée et la chair de ma chair a pu continuer son babelage en sirotant un dernier verre de blanc à la terrasse.

 

Le monde est petit: le patron a "fait" l'école hôtelière Ter Duinen à Coxyde, lieu de naissance et de résidence actuelle de ma mère et villégiature personnelle depuis ma toute petite enfance. Mes premiers émois amoureux ont eu lieu au hasard des chemins d'asphalte et des bunkers construits par la Wehrmacht dans les dunes autour du Hoge Blekker et le long du mur de l'Atlantique. Il y a presque un demi-siècle de cela - je parle des émois, pas des aménagements logistiques. Quant à notre serveuse du jour, extrêmement aimable et souriante, elle est un transfuge de ce même Essentiel, car sa situation familiale ne s'accordait plus aux exigences horaires lourdes propres aux tables étoilées. Mais sa compétence est demeurée. 

 

 

Merci à la Loute pour sa compagnie,

et bonne chance à toute l'équipe

de Thorembais dans leur entreprise.

 

 

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