Toute la France (et le sud de la Belgique)
subit pour le moment
des pluies d'orage abondantes.
Toute? Non, car un ensemble de petits villages le long du Golfe du Lion
sont épargnés par les éléments.
Il m'a semblé utile de rafraîchir, sans jeu de mot, notre connaissance de ces phénomènes.
Le Michel (de Lacave), qui fut prof d'histoire (et donc de géo!) avant d'occuper les fonctions de proviseur, pourra me corriger le cas échéant.
De manière amusante, une dépression météorologique peut entraîner ce phénomène psychologique dans sa traîne, comme un talweg. Une dépression désigne en fait simplement une zone fermée de basse pression entourée - puisqu'elle est fermée - de pressions progressivement plus hautes autour d'elle.
Een putteke lage druk onringd door hoge drukken, en somme.
On comprendra que cette dépression peut avoir deux origines:
. l'une, thermique, si elle provient d'un réchauffement local des masses d'air, qui s'élèvent alors et créent un abaissement de la pression par cette "fuite d'air". Ce phénomène s'observera donc, logiquement, assez près du sol.
. l'autre, qu'on appelle dynamique lorsqu'elle résulte de circulations atmosphériques alentour, se créera plutôt en altitude tandis que des masses d'air "pousseront" une partie de celui-ci vers le haut.
Les dépressions, en météo comme en psychiatrie, génèrent de l'instabilité locale et des vents. On comprend évidemment que ceux-ci apparaissent lorsque de l'air "fuit" les hautes pressions pour aller remplir le vide des zones dépressionnaires.
A certains endroits du globe (l'Islande par exemple), les dépressions s'installent durablement, rencontrant souvent les deux types de conditions favorables à leur stabilité relative: elles sont appelées thermodynamiques.
La France connaît pour le moment une série d'orages, accompagnés de pluies abondantes, sauf justement sur l'arc méditerranéen de son territoire. Comment se forment ces orages?
Un orage, c'est en fait une activité électrique intense au sein d'un cumulonimbus; vous savez, ces nuages denses qui prennent toute la hauteur du ciel, parfois jusqu'à 10 km d'altitude. Dès qu'une instabilité s'y manifeste, badaboum. Pour cela, il faut que de l'air chaud (donc "léger") soit emprisonné sous de l'air froid, plus lourd. La masse chaude va grimper et la condensation va apparaître (si l'humidité est suffisante).
Et justement, la France est surmontée d'une masse d'air assez froid et fort sec, venu du nord, qui occupe durablement son altitude. Vient à sa rencontre de l'air chaud issu de l'Afrique du nord, qui a pu se charger en humidité. Les dépressions successives - nous y voilà - qu'on observe génèrent de l'instabilité dans ce système et déclenchent averses, orages et chutes de grêle. D'ordinaire, cette situation se rencontre plus tard dans la saison, et typiquement lors des chaudes journées du plein été.
D'ordinaire encore, le couloir méditerranéen est le siège de phénomènes de cet ordre très intenses, les fameux "épisodes " (cévenols ou plus généralement méditerranéens). Pour l'instant, ce n'est pas le cas. On les observe, il faut bien le dire, plutôt vers l'automne, même si cette règle semble de plus en plus souvent bafouée. Ils sont liés à la formation de ce qu'on appelle une "goutte froide" au-dessus de la péninsule ibérique. Les spécialistes se sont aperçus depuis quelques années qu'un bon indice du risque d'apparition de telles précipitations était la température moyenne des eaux de la Méditerranée: plus celle-ci est élevée en automne, plus il pleut.
Fort de cette science, je me régale du soleil qui baigne LF pour le moment.
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Michel de Lacave (Monday, 04 June 2018 14:03)
Bref, il continue à pleuvoir trop peu sur les vignes de la Coume Majou!
Au moins échappent-elles aux grêlons destructeurs... et Luc pourra arborer un hâle de bon aloi.
Michel (Monday, 04 June 2018 19:18)
J’ai peur que la description de la dépression ne soit pas juste, c’est une zone qui aspire l’air vers elle, l’air circule entre la haute pression qui pousse ce même air et la basse pression qui l’aspire, les vents seront d’autant plus fort si elles sont proches l’une de l’autre, ou, plus précisément s’il y a une grande différence de pression sur une courte distance - c’est Le gradient de pression.
Michel (Monday, 04 June 2018 19:21)
Oh désolé, c’était bien écrit ! Seul le caractère fermé n’est pas correct.
Luc Charlier (Monday, 04 June 2018 21:20)
Il ne faut pas confondre "hâle de bon aloi" et "châle du bon Ali", lorsque ce dernier offre un niqâb à sa chérie ... trois pas en arrière quand même! On pourrait dire qu'elle ferme la marche, dans son talweg aussi.