ZEITÜBERSCHREITUNG

 

 

 

 

 

 

 

 

L'avènement du CD avait apporté, entre autres,

la possibilité d'écouter beaucoup

d'oeuvres musicales d'une seule traite,

sans se lever toutes les 20 minutes 

pour retourner les vinyls.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bon, d'accord, pas un "Ring" mais ce n'est pas mon truc de toute façon.

Mais le pensionnaire de Sankt-Florian n'avait pas prévu que 80 minutes serait quand même la limite à ne pas dépasser.

 

Je me suis décidé à aborder sérieusement sa huitième symphonie. Dans le coffret que j'ai reçu en cadeau, Günter Wand la dirige deux fois (à Hambourg avec l'orchestre de la NDR en décembre 1993, et à Lübeck en août 1987) et puis j'ai aussi l'interprétation qu'en donne Daniel Barenboim avec la Staatskapelle de Berlin. Et il faut se lever ... pour changer de CD sous la baguette de l'Allemand, tandis que l'Israélo-palestino-hispano-argentin réussit à rester tout juste dans les temps. Je suppose que c'est son habitude du divan qui rend ce dernier sensible à cet aspect des choses.

 

Comme souvent, Bruckner remania régulièrement sa partition, dont le début remonte à 1884, et la première, à Vienne en 1892, est un succès étincelant. Il permute l'ordre des troisième et deuxième mouvements et la seconde moitié de l'oeuvre prend ainsi une part inhabituelle. C'est aussi celle que je préfère.

 

Lui qui, sur ses vieux jours, aurait fait des propositions pas trop catholiques pour un Ménestrel de Dieu à de très jeunes filles - je n'y étais pas pour vérifier - semble ne pas devoir obéir aux besoins impérieux de sa prostate. A la fin, le compositeur nous redonne même à entendre les principaux thèmes de l'oeuvre, pour ne pas être en reste.

 

Cette oeuvre pose également en termes clairs les oppositions d'intérêt au sein d'un couple - de nombreux couples je crois - entre celui qui écoute (fort) ce morceau et l'autre, qui cherche à utiliser autrement son temps. Le pschiiit du fer à repasser à vapeur ... ça (re)passe, justement. Le bruit du lave-vaisselle qui rince son contenu disparaît sous les cuivres, tubas notamment. Mais, une fois l'heure du dodo venue, la tension monte d'un cran. Déjà, il faut couper le caisson des basses ...

 

Inutile de vous expliquer que le casque ne rend rien avec cette musique.

 

On comprend mieux comment est né le terme kolossal.

 

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