HISTOIRE VECUE

Une belle prise
Une belle prise

 

 

 

 

 

 

Tous les faits que je relate sont VRAIS.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce matin, sur le coup de 9 h 30', nous étions en dégustation dans le meilleur restaurant de Narbonne, avec son sommelier, le sympathique Albert.

 

J'ai ensuite été payer une facture chez un fournisseur dans le quartier de la Coupe et, quittant la préfecture par la D 9000, nous sommes allés acheter du poisson frais chez un de nos fournisseurs habituels, sur le quai d'un quartier portuaire du voisinage. Le beau sar que vous découvrez à l'ouverture de la papillote (5 minutes de cuisson en trop, j'apprends à domestiquer un four relativement récent) vient de là et le broccoli (achat de Christine, ce n'est pas le chou que je préfère) termine ses 8 minutes de cuiseur vapeur.

 

A peine entrés chez le poissonnier, ayant fait notre choix, et tandis que le vendeur nous écaille la bête (1.370 kg), une discussion plus que vive sort du laboratoire, l'arrière-boutique. Il n'y a pas que la discussion qui franchit la porte battante, il y a aussi un quidam, livreur ou représentant sans doute, qui part à reculons, un dossier sous le bras. Le propriétaire des lieux, et son épouse, le suivent. Ils le mettent en fait à la porte de manière imagée, ajoutant que ce n'est pas parce qu'il a du gallon qu'il peut tout se permettre et "parler mal" à madame. L'homme, penaud, ne demande pas son reste et signale qu'il portera plainte.

 

La patronne, accent ibérique, nous prend à témoins: "Il m'a dit que ma petite fille n'avait rien à faire ici, que je devais enlever les photos des murs etc ...". Un peu plus tard: "S'il n'était pas bon, notre poisson, cela fait longtemps qu'on n'en vendrait plus". 

 

En fait, il s'agissait d'un contrôleur de l'Hygiène. Je n'ai pas suivi la discussion et je ne sais pas quel reproche méritait l'entreprise, mais il aurait dit à la patronne de "fermer sa bouche" car elle n'avait pas voix au chapitre. Le poissonnier, un ancien marin-pêcheur ayant possédé jusqu'à trois bateaux lui-même - pas un tendre donc - l'a envoyé paître.

 

J'avoue que, si nous avions su de qui il s'agissait, on aurait prêté main forte au commerçant et peut-être flanqué le rond de cuir dans la darse. Tout le monde était très remonté, chaud bouillant, et seul Pomponette manquait au casting. 

 

Christine a vécu des épisodes similaires du temps où elle était boulangère. Raymond, son ex-mari, pilier de rugby 

et sosie parfait de Marlon Brando, ne mâchait pas ses mots non plus devant les mijaurées des contrôles sanitaires.

 

Notre amie Alison a également subi des contrôles de température de sa chambre froide à la fromagerie par des pimbêches qui ne savaient même pas utiliser leur thermomètre électrique certifié.

 

Enfin, sur Estagel, le vieux père d'un viticulteur, âgé de 76 ans et à la retraite, était venu donner un coup de main à son fils sur le chantier de vendange. Il n'était pas en règle de papiers pour cette prestation occasionnelle. Ces messieurs l'ont emmené au poste les menottes aux poignets, à 76 ans! 

 

On en a marre de tous ces types qui prestent quelques heures par jour, bien au chaud, et se croient tout permis.

Si tant est qu'il faut des contrôles - je veux bien l'admettre - ils doivent être effectués avec raison, mesure et politesse. Si tous les usagers "allumaient" un peu plus souvent - sans violence physique - ces fonctionnaires, ceux-ci montreraient peut-être un peu plus de tact.

 

J'ai moi-même reçu l'an dernier la visite de la douane, pour un contrôle qui portait sur du vin déclaré par les occupants précédents et dont le changement d'adresse et de lieu de stockage n'avait pas été fait, par ignorance ou nonchalance de leur part. Ils m'ont dit: "Cela ne vous concerne effectivement plus mais comme on est là et qu'aucune visite n'a eu lieu sur votre exploitation depuis votre installation, nous allons procéder à une vérification". Nous nous sommes revus plusieurs fois, j'ai dû fournir pas mal de documents et remonter assez loin. Ils ont constaté l'une ou l'autre petite imprécision mais ont constaté aussi la réalité de toutes mes déclarations. Je ne dis pas que c'était dans la bonne humeur, personne n'aime à être contrôlé. Mais tout a été fait avec courtoisie, dans le calme. Nous sommes même allés à l'entrepôt de stockage, vérifier le relevé informatique de l'entrepositaire, qui a pourtant pignon sur rue et très bonne réputation dans le département. Dans ce cas, pas de problème, même si j'ai perdu au total plus d'une journée entière de travail alors que je ne faisais l'objet d'aucune plainte ou aucun manquement. 

 

La France qui travaille - elle existe - et se lève tôt en a marre de subir les vexations des fainéants assermentés qui n'ont d'autre gagne-pain que de venir chercher la petite bête chez les bosseurs. Par contre, il faut des années pour que Besnier (ou les autres) aient des comptes à rendre alors qu'ils empoisonnent à coups de millions d'articles laitiers les enfants en bas-âge de toute l'Europe.

 

Mais le sar était bon et Christine et moi avons vécu,

grâce à l'administration, un revival formidable

d'une scène de Pagnol.

 

 

 

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