Dernier jour de ce premier semestre de 2018,
Ronaldo et Messi ont dit adieu
au mondial de foot.
Nous, demain après-midi, on part retrouver Alison et ses biquettes, dernière étape avant la Belgique, terre de naissance de mon petit-fils Thibault. Cette halte nous permet de faire le plein de bonne humeur, de calcium et de sommeil avant la grande transhumance nordique autoroutière.
Mais nous étions déjà chez elle en milieu de semaine (voir ICI). Nous avons fait halte en sa compagnie sur une aire de stationnement dans le faubourg montalbanais pour remettre aux participants d'une des amap qu'elle sert leur quota de fromage de chèvre, mais aussi de café équitable que l'association distribue. Nous y avons aussi acheté de la viande nous-même. Pour notre propre ration de fromage, c'est chez la productrice (Chèvrerie des Chênes) que nous avons retenu notre sélection.
Les hasards de la vie veulent que, au moment même où les efforts consentis depuis 10 ans pour améliorer le troupeau et le faire grossir portent leurs fruits (environ 100 litres de lait disponible plutôt que les 30 du début), Alison se retrouve absolument seule sur l'exploitation pour gérer à la fois la ferme, la traite, l'élaboration du fromage et sa commercialisation: tâche impossible. Elle envisage donc toutes sortes d'alternatives mais ce n'est pas à moi de vous en parler.
Mais diable que ses fromages sont bons!
Elle a multiplié les recettes, sortant largement du cadre des cabécous et des "frais" traditionnels: yaourt, "Pont l'Evêque de chèvre", tomme au cumin, féta, sauvageonne ... Moi, ce sont sans doute ses bûches cendrées (à la mode du Sainte-Maure tourangeau) et ses délicieux palets que je préfère.
Je vis une expérience similaire à la sienne: la réputation commence à s'établir et notre clientèle s'est fidélisée, mais les difficultés journalières et l'âge qui avance (j'ai 15 ans de plus) rendent plus lourdes les obligations quotidiennes. Moi, heureusement, j'ai au contraire moins de vin à vendre que jadis.
Les activités agricoles et la paperasse qui va avec usent votre bonhomme ou votre bonne femme, sauf si vous prenez la direction du semi-industriel et échangez votre rôle de paysan pour celui de petit chef d'entreprise. Je suis convaincu que là se situe l'avenir ... mais pas le mien. Je pense que le vin que je tente d'élaborer et les types de fromages tels que les siens sont appelés à disparaître bien vite.
Nous aurons eu la chance, le bonheur, la satisfaction, la fierté de les avoir faits.
Et nous en aurons la nostalgie.
Sic transit gloria casei vinique.
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Michel de Lacave (Sunday, 01 July 2018 09:27)
Il y aura sans doute une cuvée THIBAULT...