- "Allô, Luc.
Je n'ai presque plus d'Eglise en cave.
Est-ce qu'on peut me livrer avant le weekend?"
D'ordinaire, certains clients à la salle confidentielle me posent ce genre de questions. Ils sont habitués à ce qu'un caviste les livre au compte-gouttes, presque chaque jour. Je comprends parfaitement cette manière de faire et pour moi, il n'y a pas de "petit client". Il y a ceux que j'aime et les autres et le chiffre d'affaires que nous faisons avec eux n'a rien à voir. Mais j'ignorais ce détail avant de m'installer et le boulot d'épicier ne me passionne pas, même si je le respecte profondément.
Ce coup de fil-ci est totalement différent.
Nous comptions jadis quatre "deux étoiles Michelin " dans notre clientèle en France.
Les frères Pourcel ont cessé l'exploitation du Jardin des Sens (Montpellier) et Jérôme Nutile a quitté l'Hostellerie de Castellas (Gard), nous privant ainsi de notre dégustation annuelle avec le sympathique Jean-Luc Sauron.
We are down to two: c'est Marie-Aude Vieira qui déguste avec nous à Chaudes-Aigues (Cantal) chez son Bocuse d'Or d'époux, et c'est Nathanaël Pietre-Bossennec qui nous reçoit chez Bernard Bach à Pujaudran. Je ne raterais ces rencontres sous aucun prétexte. En outre, nous faisons dans ces maisons la connaissance de personnalités très attachantes: Marie Laurens, Baptiste Ross-Bonneau, Benoît Fedou, Alexandre Thellier ... j'en oublie d'autres.
On rencontre quelquefois des prout-prout coincés mais ils ne font souvent pas long feu.
Au tout début des contacts de Christine, le sommelier d'un hôtel 4 étoiles dont le restaurant n'a jamais percé avait déclaré: "Madame, vous devriez aller présenter vos vins dans un boui-boui". Elle était rentrée déstabilisée, au bord des larmes. Quel con!
Non, cette fois c'est bien le "Puits Saint Jacques", chez Bernard Bach, l'autre grand du Gers (avec Daguin, jadis) qui nous appelle. Et nous avions livré des cartons en quantité appréciable il y a quinze jours! Pensez si je suis content. Notre Eglise 2008, légèrement rafraîchi, y fait merveille, d'autant plus que Nathanaël prend la peine d'expliquer pourquoi j'ai choisi des capsules à vis. Les clients les plus conservateurs sont ébahis par la fraîcheur et la jeunesse du vin. De là à espérer qu'ils changeront leur opinion sur les vertus supposées du "bon vieux liège" ... je ne me fais pas trop d'illusions.
Quoiqu'il en soit, huit cartons sont dans les soutes d'un transporteur depuis cet après-midi!
Youpie.
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