La meilleure du trio
La semaine dernière, chez ma mère, j'ai prélevé du cellier familial trois ultimes flacons du millésime 1986.
Un Nuits-Saint-Georges (passé), un Vosne-Romanée du Docteur Mugneret et ce Rasteau.
La première bouteille ne s'est jamais remise.
Le Vosne (appellation communale générique) avait un coup dans l'aile mais une oxygénation "audacieuse" lui rendit sa couleur et sa fraîcheur en 20 minutes. Il nous a charmés.
Le Rasteau fut une révélation mais a perdu sa collerette en remontant les escaliers de la cave.
Mon premier passage au domaine date du temps des "Amis du Vin" et c'est Roger Meffre qui m'avait accueilli.
Nous avions centré la visite sur son Gigondas, qui contenait une énorme majorité de vieux grenache très "grenachant" et un peu de mourvèdre. On favorisait le côté animal, giboyeux, du cru à l'époque, mais pas par une contamination (Brett.). C'était une vendange très mûre, un encuvage assez chaud et des extractions ... viriles. Ce n'est pas pour me déplaire même si on gagne un peu de finesse actuellement en vinifiant "pédale douce".
Rasteau, à Saint-Gayan, c'est l'assemblage d'une majorité de grenache et de quelques mourvèdres (un poil de syrah?) provenant de sols caillouteux, similaires à CNP. Cette bouteille-ci avait perdu un centimètre de niveau mais le bouchon restait correct. A l'ouverture, la robe était noire d'emblée (!) et le nez offrait ce côté aniline ou encre de Chine qu'on aime tant, avec une pointe de poussiéreux, vite dissipée. Un grand décanteur a remis tout à sa place et on a profité d'un velours du début à la fin, doublé de notes de pruneau et de garrigue.
- "Putaing', c'est presque aussi bon que ma Cuvée Majou 2005."
Trente ans de garde dans des conditions correctes
n'ont pas fait peur à ce vin issu d'un millésime pourtant très moyen.
Rastreins, donc, Valé: les vieux vins sont parfois un bonheur!
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