Moi, je n'ai jamais possédé qu'un ersatz.
Alors que j'étais un motard passionné, et parcourais des milliers de kilomètres en deux roues, je portais souvent une veste noire en coton huilé. Elle avait été achetée au rabais mais me suffisait. Plus tard, c'est mon frère Thierry qui m'a offert très généreusement un vêtement similaire mais de bien meilleure qualité. Il ne s'agissait plus d'une veste de moto mais simplement de countryside activities. Je la porte encore très souvent, notamment à la vigne en hiver. Merci, frérot.
Lui-même enfilait à l'époque une tenue complète (pantalon et dessus) de la marque prestigieuse Barbour.
Leurs produits sont certes chers mais haut-de-gamme et irréprochables en qualité.
On connaît l'adage de Sully: "Labourage et pâturage ..." que beaucoup attribuent à Charles de Gaulle. On est loin du Béarnais.
C'est sous ce militaire que l'OAS a pris son essor et, en contrepartie, que le pouvoir français a créé des officines - le mot est joli - pour les contrer. On appelait leurs membres des barbouzes, curieux apothicaires.
Les "événements" d'Algérie sont maintenant vieux de plus de 50 ans et le président actuel, Monsieur Loyal (celui du Tartuffe, pas de La Piste aux Etoiles), a jugé utile de s'entourer de quelques personnages de même extraction, pour compléter les forces du Ministère de l'Intérieur (keuf) ou de la Défense Nationale (gendarmerie). Honnêtement, vu qu'il s'agit de SA propre sécurité, je n'y vois pas grand chose à redire, du moment que leur budgétisation est transparente et leur mission bien circonscrite. Elle doit, par essence même, restée discrète sinon secrète. No problemo.
Une vidéo rendue publique par un journal bourgeois (Le Monde) trahit des gestes inutiles (au mieux) d'un de ces barbouzes sur deux jeunes citoyens, alors qu'il était lui-même "observateur" - pour quelle raison ? - lors d'une manifestation dans le cadre de la Fête du Travail. Il n'est pas un représentant légal des forces de l'ordre, mais en portait les signes extérieurs et les attributs. Je ne parle pas de ses bijoux de famille (vous savez que Brassens pense que par bonheur ils n'en ont pas) mais d'un casque, parfois d'un brassard, de gants, d'un talkie-walkie ... etc. Ses brutalités sont bénignes et il n'y a aucune blessure à déplorer chez ses "victimes". Bref, circulez, ce n'est pas intéressant.
Par contre, au lieu de le sanctionner à un niveau convenable de sévérité pour cette bavure, la hiérarchie le couvre et "l'affaire" éclate deux mois plus tard, instrumentalisée comme il se doit par l'opposition parlementaire qui fait bloc pour une fois. Et là, je trouve que cela devient TRES sérieux.
Je serais plutôt un opposant à Macron, même si j'admets que son successeur sera sans doute Mme M. Maréchal, et que les alternatives dans la droite "respectable" me paraissent nulles, et qu'elles sont hélas inexistantes dans l'entièreté de la gauche et de l'extrême gauche. Quelle perspective enchanteresse que le panorama politique de la France, mon pays d'adoption, qui ne me permet pas de voter par ailleurs!
MAIS, le geste de l'employé de l'Elysée est déplacé, répréhensible et inutile. Il ne constitue toutefois pas une affaire d'état. Par contre, la clémence dont la présidence a fait preuve en cette circonstance, et le nombre de privilèges liés à ce monsieur, que l'on découvre l'un après l'autre (sous réserve de vérification ou d'infirmation ultérieure), soulève un nombre de questions importantes.
1. Pourquoi avoir choisi M. Benalla comme "garde du corps privilégié" plutôt que quelqu'un d'autre?
2. Pourquoi dispose-t-il de tous les passe-droits qui sont apparemment les siens (port d'arme, accréditations à l'Assemblée Nationale, aux salles de commandement des forces de maintien de l'ordre, à des commissions ministérielles ..., autorisation de transporter des fonds, émetteur/récepteur sur la fréquence de la police)?
3. Qui le paie et à quelle hauteur, qui finance sa voiture et son appartement de fonction (au quai Branly, comme la mère de Mazarine Pingeot en son temps)?
4. Surtout, QUELLE est sa FONCTION (ses fonctions)?
Une des caractéristiques de la Macronie est de concentrer beaucoup de pouvoir dans les mains du président, sans contrepouvoir réel. La démocratie peut-elle y survivre?
Une autre est que M. Macron lui-même n'a aucune expérience de la vie ou de la politique. Il a fait des études "faciles" pour un jeune homme instruit et normalement intelligent, issu de la moyenne bourgeoisie nantie, dans un milieu très protégé. Il a fait un passage très bref dans une grande banque d'affaires en sachant en plus qu'il n'y a pas de réelle "école" pour devenir banquier et que ce métier ne s'apprend pas en 3-4 ans. Avant d'être élu à la présidence, il n'avait jamais décroché aucun mandat électif. Et sa vie personnelle - qui n'entre que peu en ligne de compte, je l'admets - l'a vu passer des jupes de maman à celles de sa femme, presque sans transition.
Je pense sincèrement que ce régime, qui a suscité de l'espoir chez certains, et qui se basait sur un souhait de fraîcheur et de rénovation, a entraîné dans son sillage certaines personnes de bonne foi, y compris parmi ses cadres et ses élus. Mais, au bout d'une année, le système a fait preuve de toute son inexpérience, de toute son incapacité à gérer, et plus encore à faire avancer, un pays aussi complexe et aussi indiscipliné que la France.
Il n'existe pas en France de procédure d'impeachment semblable à celle des US of A.
Il n'existe pas de Benallagate aussi réellement scandaleux que le Watergate.
Mais on aurait aimé que la 5ème république passât maintenant à autre chose (le subjonctif imparfait, pour un Belge, exprime le mode du souhait, mais aussi l'irréel du futur, plutôt que le potentiel, hélas).
Manu, casse-toi!
Write a comment