Hier, sur le coup de 15 heures,
nous avons pris connaissance
d'une très bonne nouvelle,
porteuse d'un réel soulagement.
"Christine n'est pas enceinte!", nous annonça effectivement le gynécologue.
Non, je blague, là n'était pas le sujet. Mais cela nous a ouvert l'appétit et, un temps magnifique aidant, notre petit cabriolet a baissé sa capote, le téléphone nous a gardé une table à Gruissan pour le dîner et ... vogue la bagnole!
Ce n'est pas par mesquinerie, loin de là, mais nous essayons de ne pas aller manger ailleurs que chez nos clients.
D'une part, notre budget ne permet évidemment pas de prendre 120 ou 130 repas par an au restaurant; d'autre part, la ligne de corps de Christine et mon équilibre glycémique à moi - je suis un gros patapouf de toute façon - n'y survivraient pas. Enfin, à quelques exceptions près, les meilleurs restaurants d'un coin donné sont presque toujours des clients, au moins occasionnels, et il serait étonnant de réaliser un aussi bon repas ailleurs, à la concurrence. De plus, je sais que beaucoup de vignerons, qui travaillent avec des intermédiaires, ne savent même pas où sont "placés" leurs vins, mais nous trouvons que rendre visite à nos restaurateurs est une manière de les remercier de leur confiance.
Ici tout près, il existait deux exceptions. La première concernait Masashi (Lijima) à Collioure. Sa cuisine fusion et la bonne ambiance qui régnait dans sa toute petite salle nous plaisaient et il nous arrivait d'y manger, alors même que sa clientèle boit surtout du Collioure, et de préférence du blanc ou du rosé, loin du profil de mon petit domaine. En plus, sa première femme, très "protectrice" au bout du fil, ne facilitait pas l'approche et son serveur d'alors, pourtant en partie d'origine hollandaise, était mal à l'aise avec les capsules-à-vis. Au bout de quelques années cependant, les circonstances ayant changé avant même la translation vers l'aval de l'établissement sur le trottoir de la même ruelle, la carte commença à nous référencer, notamment avec notre cuvée la plus souple (Eglise), le rosé et surtout ... le Rivesaltes Grenat. En plein pays du Banyuls, faut le faire! Le problème, aujourd'hui, est de trouver un jour où il a de la place, mais quand on est par-là, on mange enfin ... "en clientèle".
Le deuxième exception était de taille: une enseigne audoise au petit crabe à laquelle on ne résistait pas:
La Cranquette de Gruissan. Nous y sommes allés pas loin de dix fois je crois (en autant d'années de fréquentation de ce joli village, découvert au hasard d'un vagabondage partant de La Franqui) et avons passé à chaque fois un bon moment. Finalement, car il faut trouver l'occasion, nous avons eu la chance de faire la connaissance du chef, après un service de midi, et avons goûté quelques flacons ensemble, sur la terrasse. Je pense qu'il a bien aimé les vins. Sa cave est très éclectique et bien fournie, y compris en vins rouges de forte personnalité, d'une part; la clientèle - et c'est logique au vu de la cuisine proposée et la prédominance de la mer dans les approvisionnements - d'autre part, choisit aussi souvent du blanc. Et nous n'en avions plus. Mais nous sommes "restés d'accord" - comme on dit ici - de reprendre contact dès que le blanc Cuvée Civale 2017 serait disponible.
Hier soir, après un excellent repas, liquidant notamment les deux dernières assiettes de Mérou proposé en suggestion du jour, nous avons enfin montré ce vin au chef et fait la connaissance de sa compagne. On a bien sûr parlé de vin, de notre vin et de plein d'autres, mais aussi de sujets plus éloignés. En effet, ce que sa jeunesse ne laissait néanmoins pas deviner, madame est arrivée en France il y a 18 ans déjà, en provenance du Vénézuela, pour y poursuivre ses études. Une très légère trace d'accent hispanique rappelle encore sa filiation, si on y prête attention. Mais elle a fait la rencontre de notre cuistot et est restée dans l'hexagone, tout en suivant de près l'actualité de son pauvre pays, aux prises de manière incompréhensible aux turpitudes que l'on sait, alors qu'il dispose de tous les atouts pour rejoindre le groupe des nations "confortables".
Après cela, revenant sur terre, nous avons pris date pour examiner ensemble prochainement, verre à la main, si on ne pourrait pas trouver un petit casier à la cave pour l'un ou l'autre de nos cartons.
Ce fut la deuxième bonne nouvelle de la journée.
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