ENVIE DE COMPRENDRE

 

 

 

"Ponte Morandi", comment est-ce possible ? 

 

 

 

 

 

 

La France est la fille aînée de l'Eglise, paraît-il. L'Italie ne doit pas être de beaucoup sa cadette.

Pourquoi (comment?) Dieu les abandonne-t-il donc?

 

Vous avez, comme moi je suppose, été atterrés par les victimes du pont autoroutier au-dessus de la Polcevera.

 

Aussitôt, la charitable presse française relaie ses collègues transalpins qui se font l'écho de la chasse aux sorcières orchestrée par l'extrême droite italienne contre toutes les équipes gouvernementales précédentes.

C'est bien sûr l'incurie des Italiens et l'état lamentable des ouvrages d'art qui est en cause.

 

Attention, c'est possible. Quand on prend le téléphérique qui monte vers l'Aiguille du Midi côté italien (en Val d'Aoste en fait) pour descendre le bel itinéraire de la Vallée Blanche ... on s'inquiète un peu. Quand on arrive à Testa Grigia au-dessus de Zermatt, côté italien, il faut bien tout le chianti avalé au déjeuner pour ne pas s'effrayer de l'état des remontées mécaniques. Et quand on aperçoit l'état de propreté des petites culottes de certaines beautés latines ... Non, je blague et c'est de mauvais goût. 

 

Des experts en résistance des matériaux et en ingénierie ont émis des réserves quant à la conception de ce pont par l'ingénieur Morandi et contre sa réalisation, entre 1963 et 1967 - époque de relative insouciance au moment du boum économique du pays - et, depuis 2016, des travaux de réfection sont en cours et ils seraient insuffisants. Mais c'est l'Italie et on compte beaucoup sur ... sa bonne étoile, comme quand on démarre une Ducati. Peut-être va-t-elle rouler convenablement!

 

Je rappelle quand même aux habitants de Macronie que le toit du terminal N° 2 de Roissy, bien français, s'est effondré peu de temps après sa construction (4 tués) et que le procès n'a toujours pas rendu de verdict, 14 ans après l'accident. "Oui mais moi, j'habite en France ..." chantait un facho qui vit toujours et n'a pas changé sa ligne de conduite. Demandez à la femme de votre président.

 

Toutefois, des témoins auraient vu la foudre s'abattre sur une des piles du pont vers 11 h 30'.

Et là, je ne suis pas ingénieur. Je suppose que des protections anti-foudre sont installées sur tous les ouvrages d'art. Des règlements sans fin existent à ce sujet.

 

Y-a-t-il des ingénieurs "courant fort" parmi mes lecteurs? 

 

Que fait la foudre?

Elle se conduit comme tout courant électrique, mais son intensité (l'ampérage) et sa tension (différence de potentiel, "voltage") sont grandes. Des millions de volts brisent les matériaux isolants mais suivent docilement les conducteurs électriques, même de relativement petite section.

 

Lors d'un coup de foudre, il y a d'abord l'effet thermique: ça chauffe. Après un effet de pointe (avec fusion très localisée possible), les charges se dissipent en suivant les conducteurs. Par contre, une grande dissipation d'énergie par élévation de la température se produit sur les zones de grande résistivité. Si les structures touchées sont humides, l'augmentation de pression (vapeur) entraîne des éclatements. Les clochers d'église mal protégés en sont les témoins. Là aussi, Dieu est dur envers ses ouailles: "Tu es Pierre (ou brique), et ce sont ces pierres qui détruiront ton église". 

 

Les arbres volent en éclats pour la même raison: leur sève se vaporise et les fait se fissurer. L'arbre de vie cher à Klimt se transforme en bois mort. 

 

Ensuite, on observe le "blast effect", un peu semblable au bang supersonique. Le canal de foudre entraîne un échauffement important et extrêmement rapide de l'air, et celui-ci crée une onde de choc. Cette déflagration peut renverser des murs et projeter au loin des individus se trouvant à proximité.  C'est proprement renversant.

 

On connaît bien entendu l'effet lumineux (éclair) mais il n'a pas d'influence sur les constructions.

 

Et puis, bien sûr, il y a toutes les conséquences purement électriques (surtension des installations, "remontée de terre" avec augmentation du potentiel) et électromagnétiques (courants induits parasites).

 

On peut donc parfaitement concevoir qu'une structure d'un pont, surtout si elle est déjà fragilisée et mal protégée contre la foudre, puisse subir les influences citées plus haut.

 

Pauvres Italiens, un malheur ne vient jamais seul:

ils ne se sont pas qualifiés pour la Coupe du Monde de foot,

ils héritent d'un gouvernement de merde

et leurs autoroutes volent en éclat;

 ... heureusement que les migrants cessent d'affluer.

(brutto scherzo)

 

 

 

Write a comment

Comments: 1
  • #1

    Charlier Luc (Wednesday, 15 August 2018 09:03)

    On note que le pont construit par le même ingénieur sur le lac Maracaibo, voisin dans son esprit et utilisant aussi principalement du béton, a vu un pylône s'effondrer également (1964). Mais il avait été HEURTE par un pétrolier! Par contre, il est le concepteur de l'aéroport de Fiumicino, dont le toit ne s'est pas effondré comme à Charles De Gaulle!