Ce sont des filles ...
Attention, mon titre n'est PAS politiquement incorrect, cette fois. Quand il l'est, j'assume.
Cette chronique se veut un plaidoyer pour la sécurité et la santé des pratiquants du rugby, tous les pratiquants du rugby. A l'origine, des étudiants britanniques - fils de bonne famille, sensibles et distingués - avaient inventé des règles pour favoriser les combinaisons, la stratégie et pour inciter à l'évitement. Actuellement, le business et la brutalité des relations sociales en ont fait une épreuve de force physique et de masse musculaire. Shame!
Un fois encore, les fabriquants et les dealers de produits dopants et anabolisants ont contribué à pourrir le milieu.
Pour ne pas indisposer la famille, au plus fort de sa douleur, ni perturber ses camarades, je ne mentionnerai pas les circonstances précises qui ont conduit le parquet à demander une autopsie pour un jeune pratiquant décédé dans le quart d'heure qui a suivi un plaquage "comme on en voit des dizaines à chaque match".
L'image que je montre n'a aucun rapport et elle concerne d'ailleurs ... des filles!
Je ne pense pas que faire preuve de l'impact (on parle d'un tampon) le plus violent possible signe le "mec", le 'dur" ou le "macho", les opposés de mon titre. Le plus malin évite cet affrontement par une esquive s'il est porteur du ballon, ou par une interception s'il est dans le camp adverse.
Le déroulement clinique semblerait indiquer que le pratiquant est rentré sur ses pieds au vestiaire, accompagné d'un individu ayant des notions médicales. Il a subi quelques malaises (perte de connaissance?) et des vomissements, avant de sombrer sans que les secours n'aient pu le réanimer. On n'en sait pas plus.
L'autopsie pratiquée hier en milieu universitaire n'aurait pas montré de lésion macroscopique permettant un diagnostic. Si on accepte ces informations - la presse étant ce qu'elle est et l'enquête en cours nécessitant peut-être de pieux mensonges pour la faire avancer - on peut se dire qu'on exclut donc les pathologies les plus courantes: lésion cérébrale suite à une hémorragie (anoxie ou compression), traumatisme vasculaire majeur (valve cardiaque, déhiscence ou rupture d'un gros vaisseau, hématome médiastinal, pathologie du péricarde ...), syndrome de détresse respiratoire par oedème pulmonaire, réaction vagale extrême suite à une atteinte nerveuse anatomique, troubles du rythme par lésion des tissus de conduction, lésion de la moelle épinière etc ... J'en oublie sans doute, cela fait longtemps (1981-82) que je n'ai plus fait de "médecine de catastrophe".
Il reste donc les lésions microscopiques au niveau du coeur, soit du tissu de conduction nerveuse, soit liées à une intoxication, soit anoxiques brutales (?), soit sans rapport mais méconnues jusque là. La plaquage peut y être étranger (concomitance fortuite) ou bien a pu être un élément contributif.
Quoi qu'il en soit, les fédérations qui régissent les rugbies (tous les types, quel qu'en soit le nombre de participants) doivent prendre des mesures visant à minimiser la violence des impacts, pour des raisons de santé mais aussi de beauté du jeu. Le spectacle est meilleur si la progression des joueurs est plus fluide, les changements de direction plus subtils et les points marqués plus nombreux. Enfin, il faut sans doute des examens médicaux plus performants dans le cadre des visites médicales pour l'obtention de la licence ou son renouvellement, notamment à la recherche de syndromes de Wolff-Parkinson-White, de cardiomyopathies congénitales ...
Il faut, il faut ...
Oui, on n'aime pas voir mourir un jeune gars, un athlète en plus,
parce qu'il fait du sport, ni même alors qu'il fait du sport.
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