En toute bonne foi ....
Michel, c'est le père Michel, l'homme au chapeau, le voisin de la mairie de Béziers, un ex ... journaliste.
Lorsque je terminais ma spécialisation à la porte de Saint-Ouen, en 1986, je passais mes soirées désargentées à arpenter Paris, sans destination précise mais pas sans but. Il m'arrivait de consulter un petit guide noir, à la couverture cartonnée brillante, qui décrivait des endroits à voir dans le milieu des bars, du jazz, des petites bouffes ... Je n'en connaissais pas encore l'auteur: mais c'était le même Michel. On ne m'a pas dit s'il avait perdu son chat.
Une fois que j'ai commencé à participer à des "voyages de presse", opérations de communication servant à "influencer" l'avis des chroniqueurs spécialisés, j'ai retrouvé le même bonhomme. Moi, je représentais le "magazine des pauvres", In Vino Veritas, suivant l'expression dédaigneuse du contestable Paul Vranken, tandis que Michel était une des voix, des plumes en fait, de Paris Match et d'un magazine spécialisé dont on n'écrit pas le titre sur mon blog. On ne dit pas non plus de vilains mots à table. Il était un peu à part dans ce monde de divas auto-proclamées. D'un côté, il portait continuellement un chapeau; d'un autre, il adressait la parole à tout le monde et donnait des avis assez descriptifs sur les vins, sans se mettre constamment en avant lui-même. Enfin, il comprenait l'anglais! On avait peine à le considérer comme un "vrai" Français donc.
Des années plus tard, je l'ai retrouvé le verre à la main lors de soirées d'un club de dégustation qui s'appelait "Le Verre à la Main", justement, articulé autour d'une assoc' qui incluait le maire du village de Calce, à l'époque. Je ne pense pas qu'li se souvenait de moi mais nous avons sympathisé. Michel accepte en effet fort bien la critique et l'ironie, même quand elles ne lui font pas plaisir. Je vous l'ai déjà dit, il n'est pas vraiment français!
Michel a croisé une fille de la Belle Province, souvent couronnée d'un couvre-chef comme lui. Ils se sont vus, ils se sont plu et ils habitent donc tous deux dans la cité biterroise. Michel n'aime pas (litote) qu'on parle de sa vie privée, mais je ne crois pas transgresser ce refus en dévoilant que Christine et moi avons sympathisé avec sa compagne également, lorsque nous l'avons rencontrée. Notre vie et la leur impose un rythme propre, et il a fallu quelque temps pour que nous puissions les inviter à LF. Ce fut chose faite début août et il nous a apporté à cette occasion un flacon que j'ai rangé en attendant l'instant propice.
Cet instant propice arriva avant-hier: je pense que la photo te fera plaisir, Michel.
Ces dames te remercient en mon nom, verre quasiment vide.
Tu as fait mouche: le SEUL vin du Sauternais qui ait souvent (toujours?) hanté mes rayonnages, c'est Ch. Climens.
Quand j'étais petit, je n'étais qu'un amateur modéré des vins botrytisés de l'Aquitaine. Ils étaient tous (ou presque) chaptalisés et péchaient très souvent par un déséquilibre entre l'acidité (trop faible) et la sucrosité, même les plus célèbres d'entre eux. Ceux de la commune de Barsac, logés sur la rive gauche de la rivière et en terrains souvent un peu plus calcaires, ont tendance à respecter une harmonie plus tournée vers la fraîcheur (acide tartrique) et la finesse aromatique. Ils sont moins "mastoc". Je parle de crus comme Nairac, Doisy, Coutet, Cantegril et Broustet, que j'ai pratiqués un peu in illo tempore, en plus de celui-ci. Pour l'heure, il me restait un peu de Climens 88/89/90, un joli trio.
Cette bouteille-ci (1996, millésime de bonne réputation générale) présente une robe "vieil or" bien limpide. Le nez est très ouvert, sur la mirabelle et la mangue, mais gardant encore des touches d'agrume et de vanille. Mais ça, c'est la barrique. En bouche, quelle caresse: aucune ardeur alcooleuse, beaucoup de glycérol et de douceur, et une finale sans aucune amertume. Cela a fait un bon ... apéritif, oui-oui. A table, après, un Savennières nous a refait la bouche.
Merci, Michel, pour cet excellent liquoreux.
Bonne fin d'été en Occitanie.
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michelsmithvins@gmail.com (Monday, 20 August 2018 23:48)
Ravi de voir ton harem gourmand se jeter dessus !
Charlier Luc (Tuesday, 21 August 2018 08:20)
Blasphème! On voit bien la contamination biterroise. Tu as là une triplette de féministes.