Cette photo - intérieur bien douillet
d'un restaurant chinois - prise en plein coeur
du mois de novembre (froid) 2014,
est le dernier cliché (en date) que je retrouve.
Mais je pense également que c'est la dernière fois que j'ai vu Megan et Johan ensemble ... deux célibataires à cette époque. Je précise à toutes fins utiles qu'ils sont bel et bien restés ensemble, et même mariés, et même très complices je crois, mais je ne les ai plus vus.
Johan "fait 34 ans" aujourd'hui, comme on dit.
Il a donc survécu plus longtemps que le Christ. Faut dire qu'aucun Zoulou ne lui a encore percé le foie d'un coup de lance. So far so good.
Nos vies ont du mal à trouver des points de croisement, depuis le début. Il est né en plein déménagement de sa mère et moi, oh, sur une courte distance (de Groot-Bijgaarden à la partie presque bruxelloise de Zellik) il est vrai. Mais moi, je faisais en même temps un chemin professionnel presque parallèle, du Laarbeekbos au Square Van Gehuchten, with little time to spare.
Ensuite, j'ai abandonné la Senne pour La Seine et à mon retour, son frère est arrivé. Après, ben ... je suis parti.
A l'adolescence, une psychologue en transit m'a signalé qu'il "avait quelque chose à me dire". Et j'ai écouté. Mais je n'ai pas bien compris, alors. Il paraît qu'il avait un super copain plutôt qu'un père. Moi qui n'ai jamais eu un père-copain, j'étais ravi de cette déclaration. J'ai bien réalisé qu'elle comportait une part de reproche aussi, mais je l'ai minimisée.
Plus tard, son frère disparaissait parfois durant quelques jours. Il ne manquait pas l'école mais sa mère ne le voyait pas rentrer a la casa. Le casier judiciaire, lui, est resté vierge. Mais c'était sans doute aussi une manière de dire que le père n'avait pas été là et que le copain était un peu trop loin.
Encore bien plus tard, une petite soeur est tombée dans le panier, un autre panier. Les cigognes sont impénétrables, enfin, leurs desseins en tout cas. Et quand la cigogne s'est envolée, ou que le chou s'est refermé, allez savoir, je pense avoir été un papa-échassier correct ... mais avant tout un copain. Ensuite, la vigne a fait irruption dans la nursery.
Ma fille a hérité (assimilé?) une bonne partie de mon cynisme et de mon manque d'illusions. Mais même ainsi, elle a réagi à une discussion particulièrement "gore" en ces mots: "Papa (quand même), on dit cela à un copain, pas à sa fille." Elle était déjà une adulte.
L'histoire semble se répéter. A présent, le frère en question a vu débarquer la cigogne aussi et je suis donc grand-père, mais un grand-père qui vit à plus de 1.000 km. J'espère qu'on ne me reprochera pas d'être un ...
grand-copain lointain, cette fois.
I'm a poor lonesome grapeboy, a long way from home.
Eels geluk, seun!
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