POURQUOI ONT-ILS MOUILLE JAURES?

 

 

 

 

 

 

 

Importance du cosmétique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne vous ferai pas croire que j'adhère au programme général de la mairie de Béziers. Et on ne me fera pas croire que la situation économique y est tout d'un coup devenue meilleure. 

 

MAIS ...

L'aspect du centre ville est méconnaissable et cette transformation se vérifie à chaque visite. 

La propreté générale a fait des progrès énormes et les nombreux emplacements où un mobilier urbain neuf a été installé semblent préservés. On voit aussi beaucoup d'auxiliaires de police, dont des femmes, et sans arme.

 

La place Jean Jaurès, longtemps en travaux, a fait peau neuve: près de 1.000 emplacements de parking, en souterrain, ont comme toit une longue esplanade de style. Sous le buste de l'homme politique (du côté des allées Riquet), un bassin affleurant (danger très réduit), garni de passages légèrement surélevés, sert de mini-piste de surf aux gamins. A l'autre extrémité, vers la "Citadelle", deux ombrières (joli terme) entourent une vasque plus large d'où émergent les jets d'eau. Un spectacle lumineux d'un quart d'heure semble s'y tenir tous les soirs. Durant le reste de la journée, les fontaines exhibent un ballet réussi.

 

On nous avait alertés sur la disparition des 24 assises initialement installées contre le mur des ombrières (voir pub de la mairie) et nous avons pu vérifier l'info. Des familles (surtout les mamans) y ont à présent déployé quelques fauteuils pliants ou des tapis de sol, sous le regard de deux vigiles communaux. Il semblerait que les aménagements de départ servaient de point de rencontre à une fraction de la communauté maghrébine venue surveiller là les jeux des enfants, surtout des mamans une fois encore, et que cela a déplu en haut lieu.

 

En toute honnêteté, je n'en sais rien.

Je dois reconnaître que, 10 ans en arrière, les allées Paul Riquet offraient un spectacle pitoyable pour un démocrate, qu'il soit bourgeois ou alternatif: de la crasse partout, du deal partout, du vacarme vulgaire (ouèè, vulghêre!) et des dames à l'accoutrement semblant indiquer l'exercice d'une profession antique. La plupart des commerces riverains étaient fermés ou largement dégradés (tags et souillures, devantures brisées).

Pourtant, Christine qui a passé son adolescence là-bas et "montait à Béziers" pour y chercher de la distraction et des commerces variés, me confirme que ce côté-ci de la ville était resplendissant dans les années '60 -'70.

 

Vous voyez où je veux en venir. Je suis convaincu, et ce ne devrait pas être le seul apanage de la droite, qu'un minimum de maintien de l'ordre sur la voix publique profite au bien-être économique d'une ville, autant qu'à la satisfaction de ses habitants. Il ne faut pas chasser les bonimenteurs, les petits marchands ambulants, les ados qui "déconnent" un peu, les enfants qui jouent, les étudiants qui chahutent de temps à autre, les propagandistes de la fin du monde, du retour de Mao ou de la cause animale. Mais il faut endiguer la petite délinquance, le vrai tapage (diurne autant que nocturne), les rodéos motocyclistes et la retape à visage découvert.

 

Je reconnais que la mairie actuelle a modifié cet aspect des choses: le cosmétique.

 

J'ai appris que le maire d'Echirolles, commune grenobloise que nous connaissons un peu car on la traverse pour rendre visite à deux de nos excellents clients, un communiste pourtant, serait reçu ce jour par les services du dinosaure sénile qui siège place Beauvau. Il compte demander que les municipalités à la frange de Grenoble puissent bénéficier aussi de l'expérience en cours consistant à redévelopper une sorte de police de proximité à visage humain. Je suis conscient de la possible menace que ceci constitue pour la liberté de mouvement et notre incognito (avec caméras de surveillance en plus), mais si les garde-fous existent, il me semble qu'on a plus à y gagner qu'à y perdre.

 

Depuis que les verts ont rendu piétonnier le centre de Grenoble - une bonne idée en soi - les restaurants huppés ne font plus recette le soir. Leur clientèle ne peut plus y venir en voiture ou en taxi et elle se fait détrousser après les repas. Ou en tout cas, elle a le sentiment que cela pourrait arriver. Vous me direz: "Bien fait pour eux". Je ne suis pas de cet avis-là: l'argent (ou sa contre-valeur) qu'on leur dérobe n'est pas redistribué équitablement. Il part chez les malfrats. Et les maisons de bouche déposent le bilan, sacrifiant ainsi également des emplois, y compris chez les fournisseurs, livreurs, prestataires de services etc ...

 

Je suis personnellement convaincu que c'est la progressivité de l'impôt qui doit rétablir un peu de justice sociale

(elle ne le fait pas) et pas le petit banditisme.

 

Je ne propose pas de développer des hordes de RoboCops urbains, armés jusqu'aux dents et cognant sur tout ce qui porte bronzage ou couvre-chef exotique. Mais quelques maîtres-chiens (même la nuit) et quelques patrouilles paisibles ne me déplairaient pas. Le recrutement pourrait se faire dans le milieu des travailleurs sociaux et des assoc' - pourquoi pas - ou même des ONG. Il est plus facile de donner des notions de self-défense à un assistant social ou un psychologue à la recherche d'emploi, que d'inculquer un peu d'humanité à un ancien de la légion, un gendarme réformé, un convoyeur de fonds déchu ou un vigile de profession nostalgique de l'OAS.

 

Une amélioration cosmétique de la ville serait peut-être bien

le début de son essor économique et du bien-être de ses concitoyens.

Que risque-t-on à le tenter? 

 

 

 

 

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