ECO LAVE PLUS VERT

 

 

Festival des portes ouvertes

 

 

 

 

 

Le commercial en shampoings de marque est à peine parti que ses prédécesseurs, ses "amis", ses successeurs potentiels, ses opposants, ses interlocuteurs ... - pour continuer la liste il faut un (Pré)vert - nous expliquent toute la psychologie du personnage, lui donnent des conseils a posteriori, l'encensent ou bien lui plantent un poignard dans le dos.

 

De toutes les interventions, j'en retiens trois ou quatre, auxquelles je ne m'associe pas mais dont il faut tenir compte, nous tous qui partageons largement l'idée qu'il faut abandonner le productivisme pour donner une petite chance à la planète de continuer à pouvoir héberger des Homo sapiens.

 

Tout d'abord, au sein des participants aux réunions d'été du medev, plusieurs voix se sont élevées pour regretter le départ du ministre. L'une d'elles disait, en substance, qu'on allait avoir "un vrai vert" à sa place, un de ceux qui habitent "un autre monde (comme à NDDL)", qui sont "hors sol". Un autre, actif dans le domaine de l'intelligence artificielle, comprenait qu'il fallait inclure la transition écologique dans son programme "pour préserver le business". 

 

Je ne suis pas naïf et saisis la part d'intentions cachées dans ces déclarations mais quand même. Nous qui souhaitons intégrer la dimension "écologique" CONTRE la volonté de tout le système de production industrielle, chimique, pétrolière et agro-alimentaire, c'est la première fois qu'on nous dit en face ce qui est évident: il faut avancer par petits pas, en utilisant les leviers du système (fight from the inside). Un grand ras-de-marée écologique qui balaierait le monde pour établir l'ordre nouveau est impensable. Je ne découvre pas cela personnellement (merci) mais peut-être les écolos professionnels feraient-ils bien de le réaliser, eux. 

 

Ce producteur de prunes du Lot-et-Garonne - "celles qui vont devenir des pruneaux d'Agen" commentait le reporter, un journaliste instruit - expliquait qu'il était enchanté du départ d'Hulot car lui, "comme tous les agriculteurs" (sic) ne pouvait pas se passer du glyphosate, un produit bon marché d'après lui, sous peine de devoir labourer, désherber mécaniquement et consommer du gasoil. Et la teigne qui préside aux destinées de la FNSEA en rajoutait une couche, déversant en plus la haine personnelle qu'elle a engrangé contre l'ex-animateur.

 

Ici aussi, comme du temps où nous étions des gauchistes engagés, nous avons tendance à ne convaincre que les convaincus et n'entendons que les opinions de notre camp, proches ou similaires aux nôtres. C'est chez "l'ennemi" qu'il faut aller faire de la propagande et du prosélytisme, et avec leurs armes. Mon propre collaborateur traite ses vignes - il apporte en cave coopérative, exclusivement - au désherbant alors qu'il en connaît toute la problématique. Parfois même, il retente un combat inutile pour que je le laisse faire de même sur certaines de mes parcelles, affirmant (il a raison) que "Tu aurais plus de raisin". J'ajouterais même, cette année, vu la sécheresse épouvantable et exceptionnelle, qu'il ferait probablement du meilleur vin, ce raisin moins stressé. 

 

Les chasseurs, eux, et les lobbyistes productivistes de tout poil, adoraient Hulot. Son absence d'expérience politique et son respect des obligations féodales le liant au chef de l'état leur convenaient parfaitement: ni vu ni connu que je t'embrouille.

 

S'il a contribué à la sortie de crise à NDDL, ce que je veux bien concéder, on le met au crédit d'Hulot.

Son idée utopiste de la transition écologique, sur laquelle il est sincère je pense, l'honore mais n'a pas servi la cause.

Pour le reste, il n'a servi à rien non plus durant son cours mandat (mais profite à tout jamais des avantages liés à la fonction exercée).

Mais sa démission, elle, entraîne une mise en perspective spectaculaire de la problématique environnementale, qui n'est la priorité pour PERSONNE dans le monde politique européen (et encore moins ailleurs). Hélas, cet éclairage sera de courte durée (comme les énergies fossiles).

 

C'est mieux que rien.