Meuh non!
Bayrou n'est sans doute pas un mauvais maire de Pau. Les Palois disent que cela ne fait pas l'omb(r)e d'un doute.
Mais comme penseur politique, comme homme politique, comme animateur de parti politique, il concourt dans la même ligue que Flamby, dans mon opinion en tout cas. Je ne suis pas sûr qu'il se gave (très drôle, à Pau) de caviar; ça, c'était plutôt Lang, Fabius et Delanoë, mais la proximité du Val d'Aran et des affluents de la Garonne rendent le rapprochement tentant.
Je n'ai sans doute mangé que 20 ou 30 fois du caviar dans ma vie, ce qui est trop ou trop peu.
C'est trop pour plaire aux politiquement bien pensants de la gauche fossilisée, et trop peu pour être un connaisseur.
La meilleure occasion s'est produite lors d'une de mes rares présences en tant que pique-assiette au cours d'une
présentation de presse à la Villa Lorraine, sans doute vers le milieu des années '90. D'ordinaire, je refuse de me laisser acheter par celui qui convie, surtout pour si peu. Cette fois, c'était autre chose. L'invitation était lancée par le Château Pape Clément, en pleine rénovation avant l'ère du symphoniste des grands crus (en ridicule dans le texte) et aussi par la Caviar House en Belgique, qui se (re)lançait. J'ai donc dégusté à cette occasion les blancs du cru classé des Graves et le caviar de cet importateur, pas un repas offert par eux. Il y a nuance.
Les petits grains du sevruga étaient plaisants et fort salés; du sevruga, quoi.
L'osciètre, pâle et luisant, était fort savoureux.
Le beluga, seule fois de ma vie, presque blanc et aux oeufs assez gros, m'a impressionné.
On n'a pas reçu d'Imperial Black!
Les autres fois, du temps du régime soviétique, c'était la fameuse boîte bleue ramenée tout droit du ГУМ par des
Occidentaux ayant suivi Intourist pour quelques jours de privilégiés dans Moscou. Ils partaient avec des bas nylons "pour ces pauvres Russes" et ils revenaient avec du Malossol. La boîte pesait 500 gr ou même un kilo et on en bâfrait.
A présent, seuls quelques rarissimes clients dégustent encore du caviar d'esturgeon sauvage, provenant presque toujours du littoral iranien. Pour tous les autres, il s'agit des oeufs prélevés sur un esturgeon d'eau douce, petit et se nourrissant exclusivement des proies qu'il trouve (qu'elle trouve en fait, le mâle ne portant pas d'oeufs!) dans la vase du fond des rivières de France ou d'ailleurs. Les prix en dépassent toujours les 1.000 € au kilo, parfois bien plus et, disons-le tout net, cela ne vaut pas cela.
Je ne vais pas vous faire le coup du blasé ou de l'anti-snob et prétendre que ce n'est pas bon. Simplement, cela n'apporte RIEN aux plats que c'est censé relever. Je préfère le glutamate de sodium au borate comme exhausteur de goût. Hélas, Christine y est très réactive et je ne m'en sers donc quasiment jamais.
Beaucoup des chefs qui nous font l'honneur et la confiance de proposer nos vins à leur carte sont quelquefois tentés par des compositions avec quelques grammes des petits grains noirs. Il m'arrive donc d'en hériter au fil de leurs menus: cela n'est jamais un plus marquant, sauf sur le coût de l'assiette (en matières premières).
Quand je le peux, j'évite de sélectionner ces suggestions.
Et la chair de ces petits esturgeons, car on les sacrifie généralement après 4 ou 5 prélèvements des oeufs; suivis de la guérison de la "césarienne" pratiquée après étourdissement, est sans intérêt aussi. je comprends qu'on essaie de valoriser ce produit secondaire mais franchement, du carrelet (de la plie, quoi) c'est plus fin!
Après, si vos finances vous permettent de vous taper 30, 50 ou même 60 gr d'un vrai caviar de la Caspienne, dans un oeuf à la coque, dans la sauce crémée d'un filet de sole ou tout simplement à la cuiller (en corne ou en vermeil pour éviter l'oxydation), libre à vous.
Mais on vit facilement toute une semaine en gastronome pour le même argent.
C'est juste un avis.
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