LIZAC: LE PIRE ET LE MEILLEUR DE L'HUMAIN

Pile à l'entrée du cimetière (en terre consacrée?)
Pile à l'entrée du cimetière (en terre consacrée?)

 

 

 

 

 

Vous savez que

notre chevrière est

"une intello".

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle nous a hébergé pendant notre périple toulousain et, hier, nous avons fait une mini-excursion ensemble, direction Moissac. Chemin faisant, faute de rencontrer notre ami Honoré, elle nous dévia pour un bref détour de notre route, vers Lizac.

 

L’étymologie rappelle l'origine limoneuse de la plaine du Tarn (la "lise"), qui nourrit pendant longtemps les vergers et les vignobles.  Ce n'est pourtant qu'au Moyen Âge que les moines, non astreints à la limite des 35 heures, assainissent le marais. Les crues permettent les blés sur les terres alluviales et la vigne de coteau fleurit. Le 3 novembre 1863, la paroisse Saint-Martial de Lizac devient une commune à part entière, alors qu'elle partageait auparavant son cadastre entre ses voisines de Moissac et de Lafrançaise.  

 

Mais la rivière joue un rôle de moins en moins important et la grande crue meurtrière de 1930 achève le taf: 

plus d'orpailleurs et plus de passeurs pour le bac vers l'autre rive. C'est Moissac qui prend le

pas; Moissac, où Herta Cohn-Bendit, qui fit naître "Dany le rouge" à Montauban quelques années plus tard, contribua à sauver bon nombre d'enfants juifs, alors que la Kommandantur et les milices de Pétain faisaient des ravages dans cette communauté. Moissac qui hébergea un temps le 4ème SS, ce régiment-même qui se rendit coupable du massacre d'Oradour-sur-Glane. 

 

A Lizac, en 1942, plusieurs familles juives furent enlevées par l'occupant et terminèrent leur vie à Auschwitz. Une sobre plaque commémore ces faits et nous rappelle ce souvenir. Dans le cimetière autour de l'église, à l'intérieur des murs, des tombes à la croix de David en témoignent encore. 

 

Il est d'ailleurs surprenant que cette France, la fille aînée de l'Eglise, avec son cortège d'extrémistes religieux, ait toléré à l'époque la présence de dépouilles israélites en terre consacrée, alors qu'elle refusait parfois les suicidés ou même les divorcés. Il est aussi ironique que, dans certains cimetières israélites, comme à Prague ou à Vienne, les Cohen (Kahn etc ...) ne pouvaient pas partager les mêmes rangées que les autres tribus. 

 

Mais le meilleur de l'homme s'est vu aussi. Après la crue de 1930 - on en reparlera - des corps de métier venus de tous les coins de France contribuèrent à la reconstruction, utilisant  les techniques de leur contrée d'origine et même leurs matériaux.

 

A Lizac, le toit de l'école - et l'architecture générale, très alsacienne -

fait penser qu'il faut que la neige s'évacue très vite des couvertures! 

 

 

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