"Zeg maar niet te gauw,
't is weeral een vrouw" ...
C'était un midi d'octobre, et en fait un samedi du milieu d'octobre, comme au jour "J", ainsi que me le rappelait ma mère au téléphone. Et puis, "I was born, born in the fifties ...", un vrai outlando d'amour en fait.
Nous terminons une demi-semaine gourmande en point d'orgue, et sans point de côté, chez un de nos chefs dont le travail rappelle en quelque sorte le point d'Alençon: finesse, subtilité et "résultat garanti, satisfait ou remboursé", Christophe Comes à "La Galinette" perpignanaise, qui n'est pas cendrée, c'est bien connu.
Il fut mon tout premier client restaurateur en France, sorti d'Eric Planes, qui a mis la salamandre sous la porte depuis lors, et c'est Eric qui me l'avait recommandé. Il y a plus de 10 ans de cela!
Chaque année, notre repas de fin de vendange se fait chez lui, souvent après le dernier coup de "toile"
(= torchon), littéralement. Christine et moi sommes parfois vannés, et nos mains bien teintées par le marc.
Le chef est propriétaire des lieux, qui sont un peu exigus du côté de la cuisine où une demi-douzaine de personnes le secondent. Il a eu la gentillesse de prendre Virginie en stage "impromptu" pendant tout le mois d'août 2016 et elle a pu témoigner de l'intense activité qui règne derrière le passe-plats. Mais en salle, l'ambiance est sereine et chaleureuse. Un macaron Michelin fait justice à la qualité produite, constamment, depuis ... pfff, des années et des années. Nous y avons nous-même "usé" deux sommeliers avant l'actuel: Hervé d'abord et Vivien ensuite.
Je pense que, à part chez Saburo Inada, à jamais détenteur de ce record avec sans doute plus de cent visites, c'est la cuisine que j'ai le plus souvent goûtée de ma vie. Et à chaque fois, je me suis laissé faire dans le choix des vins, en confiance. Un midi - mon ami Xavier régalait - j'ai découvert là une parfaite bouteille de Barral à Cabrerolles. Sorti des rubis de mon ami Thierry Allemand, toujours excellents, je me méfie des "sans soufre à tout prix", généralement. Pourtant, vous savez que mes vins à moi n'en contiennent que très peu, voire pas du tout. Mais justement, ce sont mes vins à moi, je les connais, le raisin est impeccable à l'encuvage, dans de l'inox propre et je ne pratique aucun élevage sous bois. Je ne prends donc pas de risque.
Aujourd'hui, notre repas avait une saveur particulière: c'était une première pour Thierry.
Nous avons donc suivi une via ferrata bien tracée, commençant par l'apéritif "au siphon", une constante de la maison, allant d'un premier plat à un huitième, et se payant même le luxe de la "suggestion", en l'occurrence des saint-jacques de début de saison qui se greffent sur l'assiette "aubergine".
Au risque de me répéter, je suis trop honnête homme que pour jouer au critique gastronomique et ce menu - qui n'est pas une litanie - change de manière tellement fréquente qu'il ne sert à rien de le décrire par le détail.
TOUT était excellent avec une distinction particulière pour l'assiette verte qui accompagnait un filet de dorade sauvage magnifiquement savoureux. Le chef m'a confirmé qu'il se permettait un peu de beurre noisette - horreur, en Méditerranée! - pour magnifier le tout. Il a raison, nanana.
Pour la beguda, on m'a servi trois blancs du coin (Calce, Vingrau et Trouillas), un Rioja au "tinto del païs" (tempranillo) ravageur et un mauzac voilé provenant ... de Cahuzac, bien sûr. Christine a conduit au retour.
Généralement, je n'aime pas trop poser pour les photos: un maladroit finit toujours par montrer mon abdomen protubérant. Autant je n'ai que peu de pudeur concernant mes fesses et le reste, autant je trouve un gros bide disgracieux. Mais un jour d'anniversaire et avec une bougie à souffler, allons-y.
Christine (et sa fille Marielle aussi) sont "nikoniennes". Je lui ai donc confié sans sourciller la tâche de faire clic sur le mien. J'avais auparavant pris des photos dans Perpignan, avec des gens qui bougent, notamment autour des deux kiosques séculaires du Quai Vauban que la mairie veut raser (l'horreur de Jean Nouvel alias M. Spock à l'Archipel n'a sans doute pas suffi) et j'avais donc désactivé la mise au point automatique, constamment prise en défaut dans ces conditions, d'autant que le ciel était agité aussi. Hélas, les clics de fin de repas n'ont pas été suivis de vérification et la mise au point est parfaite ... sur le mur de fond de salle, mais pas sur mon blaze à l'avant-plan. En même temps, je ne jette pas la pierre à tous ces petit(e)s jeunes qui n'ont pas appris la photo du temps de la bague de mise au point manuelle! Moi, je ne sais pas me servir d'un téléphone portable ni de l'écriture intuitive (quelle merde).
Merci à Audrey and her boys pour le service de cet excellent repas,
merci à mon frère et à Christine de m'avoir accompagné
et bravo à Christophe et toute sa brigade: un régal.
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