Hier soir, le village d'Henry de Monfreid
révélait une partie des
secrets de la mer ... bleue.
Je suis d'humeur chagrine: mon banquier m'a joué un tour pendable dont je me relève avec fierté mais difficilement. La haine est probablement le sentiment qui m'habite mais cela ne dure heureusement jamais chez moi. Je crois, en toute sincérité, que si j'avais 20 ans et rien à perdre, je me lancerais dans la clandestinité et la lutte violente. J'encourage d'ailleurs les autres à le faire: cela s'appelle je suppose "incitation à la violence sociale" et est certainement passible d'un sanction infligée par le droit des riches, soutenu par la corporation des baveux en tout genre.
Mais ce ne sera pas le sujet de mon billet. J'ai passé plusieurs jours en compagnie de mon frère et ceci m'a permis de faire un constat rassurant de son état, et une appréciation critique plus fine de la manière dont se passe sa "remise en forme". Le logiciel utilisé pourrait bien être TC 2.0. Ceci n'est pas l'endroit pour publier un bulletin de santé mais, pour ceux qui tiennent à lui, Thierry a retrouvé une bonne partie de son humour (et de son cynisme aussi, il n'est pas un Charlier pour rien) et de sa perspicacité. Par contre, la confrontation aux difficultés du quotidien est pénible et lui apporte parfois quelques petites contrariétés qui l'amènent à "feinter", selon l'expression de Christine (en héraultais dans le texte). Moi qui suis escrimeur, je goûte pleinement la saveur de cette manière de dire.
J'incite tous ses amis à (re)prendre contact avec lui, vous passerez un bon moment. Attention toutefois: il n'interprète pas bien ce que son oeil gauche lui montre et la vie d'un piéton urbain est un véritable danger pour lui. En outre, les situations d'extrême émotion (joie comme peine) sont gérées moyen-moyen. Et il craint comme la peste d'être mis en échec. En outre, le féminisme militant qui règne dans la société depuis deux ans, trop formel et pas assez foncier d'après moi, lui a échappé et sa propension à tourner un petit compliment leste ou une taquinerie un peu sexiste ne s'est pas assagie, que du contraire. Il faut le pardonner sur ce point: si la luxure est un péché capital, la taquinerie est seulement vénielle, au pire, voire même ... mignonne.
Hier, après l'avoir raccompagné au TGV - debouts à 4 heures, sur le quai à 6 h 40' et coup de sifflet right on time - j'ai affronté mon autre sujet du jour: les intempéries. Le retour le long du Golfe du Lion sous des murs d'eau n'a pas été facile. En outre, la voiture de Christine est basse (mais heureusement très stable) et les semi-remorques vous dépassent (à l'aveugle, j'en suis sûr) avec 40 bornes de mieux! j'ai rarement conçu autant de racisme envers les Estoniens, les Roumains, les Bulgares et les chauffeurs de Willy Betz de manière plus générale qu'au cours de ce trajet.
Je suis arrivé à bon port, LF n'ayant été que bien mouillée, mais certainement pas dévastée.
Je m'incline par contre devant la dizaine de victimes des eaux dans notre département. Et la polémique enfle à ce sujet, ce que je trouve profondément injuste et irresponsable. Météo France a émis, je crois, quatre avis de "vigilance orange" chez nous depuis le mois de juin. Cela veut dire que des éléments d'infomation satellitaires (et autres) laissaient présager de fortes précipitations et que la POPULATION devait en tenir compte. Les prévisionnistes ne sont pas des sapeurs-pompiers, des chiens d'avalanche ni des terrassiers. Quand on habite un logement exposé, on le sait. Quand on possède des parents âgés et moins mobiles, on prend ses dispositions en conséquence.
(Parenthèse): Ma propre mère est exposée à un risque majeur: l'escalier du premier étage (où se trouvent et sa chambre et les sanitaires). Je sais qu'on la trouvera morte exsangue au bas de ses marches un de ces quatre matins et elle le sait aussi. Elle préfère ceci à une vie de recluse dans une institution pour vieillards, aussi spécialisée et accueillante soit celle-ci. Nous n'irons pas accuser le service social communal, qui a été contacté sur le sujet mais ne peut pas la mettre dans un parachute virtuel de protection.
La nuit de dimanche à lundi, Météo France a monté son avertissement d'un cran: vigilance rouge et conseil de la préfecture recommandant à tout le monde de ne pas prendre la route. Il fallait en tenir compte.
On nous dit maintenant que "les autorités n'ont rien fait". Pour une fois, je prends position en faveur du pouvoir en place: la mairie nous a envoyé une demi-douzaines de messages d'avertissement (téléphone, SMS, réseaux sociaux ...) et les équipes municipales ont été sur le pied de guerre toute la nuit dans tout le département.
On nous dit aussi "qu'à force, on ne croit plus les alertes". Faux, il n'y en a pas eu beaucoup, de ces alertes, et pourtant les pluies revêtent un caractère exceptionnel depuis quelque temps, réchauffement climatique ou pas.
Les Français sont des veaux (une partie d'entre eux en tout cas).
Conclusion:
. A bas les banques et le capitalisme (ce n'est pas nouveau)
. Courage, Thierry. Tu n'as pas TOUT récupéré comme tu fais quelquefois semblant de le dire (la "feinte")
ou de le croire (petit manque de lucidité)
mais une bonne partie du chemin est accomplie et ON T'AIME
. Messieurs/Mesdames les pleureurs, assumez un peu votre responsabilité individuelle
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Michel de Lacave (Tuesday, 16 October 2018 12:09)
Je partage absolument ton sentiment sur la propension des mes concitoyens à revendiquer la plus large autonomie et liberté possible et, en même temps à "râler" quand, d'aventure, le hasard ou la malchance leur jouent un mauvais tour!
Ils vouent l'état aux gémonies et pourtant ils voudraient être pris en charge en toutes circonstances. Ils veulent des infrastructures au top mais ne veulent pas payer d'impôts et les exemples de cette sorte sont légion!
Charlier Luc (Tuesday, 16 October 2018 16:26)
Merci, Michel.
Après, je pense qu'il faut sérieusement - les BTP en temps de crise, ça relance un pays - songer à reloger les habitants qui occupent des habitations trop exposées, en leur proposant un "deal" correct. Et il faut aussi repenser les ponts trop étroits etc ... Mais tous ces risques sont connus de tous et on ne peut pas empêcher l'Aude de gonfler (ou l'Ouvèze) mais on peut se mettre à l'abri pendant quelques jours. Idem pour les pratiquants du ski hors-piste. Ils enjambent parfois les filets et barrières d'interdiction, ^pour réclamer ensuite l'intervention gratuite des sauveteurs lorsqu'ils se font ensevelir par une avalanche.