Il pleure dans mon coeur
Comme il a plu dans la Salz;
Quelle est cette rancoeur
Qui envahit tous nos coeurs?
Ô bruit cruel de la pluie
Par terre et sur les tables!
Devant le chef qui essuie,
Ô les râles de cette ennemie!
Il a draché sans raison
Sur les granges, les étables.
Quoi ! nulle trahison ?...
Cette crue est une abomination.
La douce image de juin 2016, alors que la Loute allait prendre ses harassantes fonctions au Clos des Lys d'abord, puis effectuer ensuite son inoubliable stage aux côtes de Christophe Comes, n'est plus d'actualité, hélas.
Vincent Nourisson et son épouse Hélène, dont l'accent impeccable ne trahit pas les origines allemandes, ont repris il y a 5 ou 6 ans (le temps passe vite) le joli établissement hôtelier qui loge dans le Château des Ducs de Joyeuse, à Couiza. Nous fournissions déjà l'exploitant précédent, et même celui d'avant, je crois, des Flamands et des Hollandais. L'endroit était beau et la table très correcte. Le personnel, fort attentionné, était stable d'un an sur l'autre.
M. Nourrisson est un professionnel expérimenté, épris de qualité, et pas du tout un doux rêveur romantique.
Il a eu un peu de mal au départ à convaincre sa famille de s'exiler dans ce coin perdu, désert et inhospitalier en hiver, mais le charme et la magie des lieux ont fini par l'emporter.
En un tournemain, il a amélioré les nombreuses petites imperfections de l'établissement, notamment la fraîcheur de la façade, l'entretien des jardins et certaines finitions des chambres. Le chef a encore monté d'un cran le niveau de sa cuisine, qui frise à présent l'étoile Michelin selon moi, et le même personnel de service a gardé la même amabilité. Malgré cela, la saison 2017 a été bonne mais pas exceptionnelle, m'avait-il confié. Je ne comprends pas comment on ne se bouscule pas à Couiza. L'été 2018, quant à lui, aurait représenté une année dans la moyenne mais l'arrière-saison assurait un bilan des plus réjouissants, "sold out" jusqu'à la fin. Nous avons entendu cela chez plusieurs de nos clients de qualité.
Et puis, patatra, l'Aude qui a gonflé est arrivée à ruiner tant d'efforts en quelques heures: caves inondées d'abord - dont le bon vin de la Coume Majou, "mais pas que" - et ensuite niveau d'eau jusqu'à la taille, notamment à hauteur de la jolie cour d'honneur qui accueille les convives durant les journées ensoleillées. Tout y est passé: le lobby, les cuisines, les frigos, les draperies, le mobilier en bois précieux ... Seuls les étages ont été épargnés, et la structure reste saine, fort heureusement.
Hélène Nourrisson m'a confié hier qu'il faudrait toute l'interruption hivernale pour arriver à ouvrir à temps en avril 2019. Elle m'a semblé faire preuve d'une force et d'un courage extrêmes - nous sommes comme cela, les Germains, enfin, selon les images d'Epinal. Elle me répondait depuis son portable recevant tous les appels déviés et devant un ordinateur installé à la hâte dans des locaux au sec alimentés par un générateur.
On nettoie, on trie, on commence à relancer les assureurs.
Avant cela, l'hôtel plein-bondé avait été évacué sans aucun blessé: les occupants ont été relogés à la concurrence et les réservations des trois semaines à venir se sont vu proposer une alternative.
M et Mme Nourrisson, recevez par ce petit billet l'assurance de notre soutien moral le plus entier - pour ce que cela vaut - mais aussi la promesse que le domaine essaiera de contribuer à la relance de votre activité l'an prochain, par toute la publicité que nous sommes capables de vous faire mais aussi par un geste commercial au moment de vos réapprovisonnements. Modestement, c'est tout ce que nous pouvons proposer.
Ce monde qui construit des porte-avions et envoie des sondes vers la planète Mars
devrait se poser les BONNES questions.
On ne peut certes empêcher la pluie de tomber,
mais il doit être possible de gérer mieux les ruissellements et de réguler le débit des fleuves.
Les Anglais l'ont fait sur la Tamise et Blackfriars ou Holborn n'ont plus jamais les pieds dans l'eau.
La Zélande n'a plus connu de victime depuis 1953.
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