Le samedi 20 octobre,
c'était juste une semaine
après ma date anniversaire.
Nous nous sommes retrouvés, avec Marc, Yves et Carla, à table au Grand Cap pour fêter mon jubilé.
Ils deviennent des habitués de la salle-à-manger au-dessus de Leucate et personne ne s'en plaint.
Le chef, Erwan Houssin, mélangeant des origines bretonnes à une naissance biterroise, si j'ai bien lu, met toujours en valeur les produits de la mer, qui constituent l'essentiel de la carte. Cette fois-ci, j'ai découvert l'ormeau. Cet Haliotis tuberculata, seule espèce du genre en Europe, est recherché pour la qualité de sa nacre (guitares) et la finesse de sa chair. Il a presque disparu des rochers bretons où on se l'arrache et d'où on l'arrache malgré son pied très tenace. Mais il est à présent cultivé et vendu dès que sa taille atteint 6 cm (40 grammes). En "liberté" il mesure jusqu'à 14 cm de long pour plus de 300 gr.
La version qu'on m'a servie était ferme (un peu comme un tentacule de poulpe) et agrémentée de saucisse de Montferrer (du côté de Corsavy et ses mines de fer, sorte de balcon sous le Canigou), de chou vert et de topinambour. Le goût est difficile à définir: beaucoup moins "marin" qu'une huître ou un violet, mais plus marqué que des tellines.
Mon menu m'a également offert les premières bouchées de râble de lièvre de la saison de chasse: je ne sais pas comment je vais faire pour les suivantes. C'était succulent et j'en aurais bien avalé six fois autant, gourmand que je suis. La viande avait à peine été rôtie et les abats formaient la base d'une royale alors qu'une purée de céleri rave déposée en billes alternait avec des champignons "boutons de guêtre". Un jus façon civet rehaussait le plat, le tout parfumé au genévrier. La mer a pris cette fois des accents très terriens!
Mais depuis que la Schiappa sévit à la rue Saint-Dominique, il faut que la parité homme/femme s'installe au sein des menus gastronomiques également. Cela tombe bien, Pamela est une pâtissière de haut vol et elle est originaire des Corbières. Cette position de "locale" lui a permis d'imposer aux clients, qui ne demandaient que cela d'ailleurs - et moi le premier -, de profiter d'une part de repas sucrée quasiment égale au salé.
En gros, nous nous sommes partagés entre son "Montblanc", un savant mélange qui fume où on retrouve bavaroise, armagnac, fruits rouges et ... crême de châtaignes (vous pensez bien que notre Saint-Ponaise n'a pas résisté) et une cabosse bien chocolatée. Là, ce sont les Philippines et la Flandre qui ont dit "banco".
Ensuite: mignardises, bonbons, caramels, friands, pâtes de fruit, tutti fruti et tutti quanti ...
La semaine d'avant, c'est Gérald Garcia qui avait pris pour nous possession du piano de l'Alto.
Cette fois, Erwan et Pamela se sont mis au ... diapason, qu'ils avaient pourtant quitté,
afin d'esquisser un pas de danse au Grand Cap plutôt que sur le pont d'Avignon.
On va finir par connaître la musique, à Majou!
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