L'école est - encore - en congé.
Titou reste - à nouveau - chez sa mamie.
Il déjeune très tôt.
Moi, j'ai pris un petit-déjeuner copieux vers 8 h 30' et préfère préparer le repas principal en soirée.
Dans ces conditions, Christine grignote à midi et moi je viens de prendre une "collation", comme on le suggérait jadis aux diabétiques.
Collation mon oeil: des pistaches grillées peu salées, de la Bundesfleisch et une "blonde" bien de chez nous.
J'ai rencontré Armand Debelder avant de m'établir vigneron. Puis je l'ai revu peu après que le thermostat de ses entrepôts n'ait envoyé tout son stock de lambics en élevage à la distillerie, grâce à l'incompréhension de ses banquiers qui ne l'ont pas accompagné au cours de cette période défavorable. C'est alors qu'une banderole (spandoek) affirmait: "Hier drinkt men bier van bij een bierbrouwer, geen bier van een bankier!"*. J'approuve.
Ensuite, il m'a fallu aller chercher son entrepôt bien loin, dans une autre partie de la commune. Mais à peine l'avais-je trouvé que des bruits de déménagements (expropriation) circulaient déjà.
A Présent, Drie Fonteinen est établi à la Molenstraat de Lot, et dispose d'un verger pouvant accueillir des "cerises du nord", fruits du cerisier dit de Schaerbeek, sorte de guignes convenant très bien à la macération qui donne naissance à la kriek. Mais un site demeure à la Hoogstraat de Beersel, où on met en route les brassins, si j'ai bien compris. C'est compliqué tout cela: wandering ale-brewers.
Là, c'est encore une "blonde" de fermentation haute, élaborée à base de malt et de froment, comme un lambic, additionnés de houblon et grâce à l'intervention de levures du genre Saccharomyces, qu'on craint comme la peste en oenologie. La température (jusqu'à 25°C) livre des bières moyennement fortes et assez aromatiques, ayant perdu beaucoup de gaz carbonique mais un peu moins stable que celles élaborées à froid ("pils" ou "lager"). Celle-ci refermente en bouteille, après adjonction de glucose sur ses levures.
Notre "Beersel" présente une jolie robe d'un blond vénitien (astablief) et un côté crémeux en bouche, riche. Modérément alcoolisée (7 vol%), elle désaltère bien mais offre surtout une palette aromatique riche. On la boit facilement à table aussi. Je pense qu'elle est à présent fabriquée sous licence par une entreprise de brasserie semi-industrielle, pour des raisons de quantité.
Allez, santéï.
* Ici, on déguste de la bière provenant d'un brasseur, pas celle d'un banquier.
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