UNE "OENOPHONIE" FANTASTIQUE

 

 

 

 

 

 

 

Sans doute une de mes animations

les plus fatigantes,

en prélude à une soirée

très sympathique.

 

 

 

 

 

 

 

 

L'infectiologie belge a connu ses heures de noblesse au moment du développement de l'épidémie à HIV.

Anvers eut son tropicaliste fondamental, Peter Piot, qui se focalisa sur l'Ebola et le Sida, comme on l'appelait alors. Le Palais Royal a fait de ce Louvaniste diplômé à l'Université de Gand un baron.

Bruxelles eut son clinicien, basé à l'hôpital Saint-Pierre, qui sortit l'épidémie du carcan des minorités montrées du doigt: Nathan Clumeck. Ce pur produit de l'Université Libre de Bruxelles n'en fut pas moins choisi par le même Palais Royal pour tenir une place prépondérante lors des funérailles de Baudouin. Mais il est resté roturier.

J'avoue que les sphères de la dynastie ne présentent aucune intersection avec mon Orbs à moi.

 

Par contre, mon monde étriqué croise celui-là en 1988. Le prof. Clumeck a su faire ce que d'autres avant lui avaient parfois oublié: il s'est doté de lieutenants de haut niveau, fiables et indépendants sans être rebelles. Son bras droit s'occupait des maladies infectieuses du voyageur, de la pathologie tropicale, des bactéries et des immunisations. Il portait dans le monde la bonne parole de la rue Haute lorsque le "boss" ne pouvait pas le faire à cause de son emploi du temps. Il est devenu mon très cher ami Yves. Et c'est lui qui m'a mis en contact avec le bras gauche, Stéphane Dewit, devenu le successeur de plein droit lors de la retraite du patron. Stéphane fut très vite l'homme des virus, et bien sûr de l'HIV parmi eux, et un expert reconnu.

 

J'ai eu affaire à M. Clumeck lui-même, alors que j'appartenais du fait de mon affiliation professionnelle (Beecham Pharmaceuticals à l'époque) au milieu de l'infectiologie et de la microbiologie de mon pays. En effet, au décours de rencontres plus scientifiques, il m'a demandé en passant de lui établir un projet détaillé d'une cave à vin éclectique: "Sketches of Wine" aurait pu dire un fanatique de jazz éclairé également amateur de bons mots. 

 

Trente ans plus tard, ma relation avec les "hommes des bébêtes" en Belgique (et les femmes également) est toujours privilégiée et c'est tout naturellement que je vais présenter mes vins chez eux à intervalle régulier, comme jadis je les égayais en parlant du vin des autres (et en le faisant déguster). 

 

Stéphane a aggravé son cas en épousant en secondes noces ... une autre spécialiste de ce domaine, la charmante Deborah, qui est également chef de clinique en maladies infectieuses. Pour avoir rencontré plusieurs fois leurs enfants, vifs à l'extrême et pétillants, je dois vous conter mon étonnement qu'ils n'aient pas engendré, loin de là,  ... de sales petits morpions, par déformation professionnelle. On dit bravo aux parents.

 

Samedi de la semaine d'avant, ils avaient convié famille, proches, collègues et même curieux de rencontre à un social event où votre Léon montrerait ses vins, entre les zakouskis, les fromages, le cassoulet et les pavlovas. Putain, quel succès! J'ai rencontré de tout: des amateurs férus, des abstinents totaux, des buveurs occasionnels, des novices ... Il fut vite hors de question de maintenir une dégustation structurée et c'est de petit groupe en petit groupe que j'ai expliqué mon travail, commenté les arômes, démystifié des vaches sacrées. 

 

Ceux que je connais de longue date m'excuseront de ne pas les citer, mais Tolstoï ou Prévert se moqueraient de moi si je le tentais. J'ai vu le plus improbable d'entre eux, un passager retenu pendant 48 heures à l'aéroport Ben Gourion en même temps que mes hôtes, suite à un twist de Brussels Airlines, et qu'ils ne connaissaient ni d'Eve ni d'Adam avant cet incident. Je l'ai consolé du contretemps en lui servant double ration. Son dauphin est un clarinettiste professionnel, voisin dans la rue, avec qui j'ai discuté pas mal de temps de musique autant que d'arômes. Il s'est assis à la fin, sans doute bien hydraté, mais pas parce qu'il avait mal à la (h)anche! J'ai aussi répondu aux innombrables questions d'un invité dont j'ai appris tout à la fin qu'il était le frère d'un condisciple durant mes études secondaires. Nous avions eu des cours ensemble pendant notre rhétorique. Et, en point d'orgue, j'ai fait la connaissance d'une ... Christine, qui s'avère une contemporaine d'athénée (ARK) de la mère de mes fils et une co-étudiante de candidature de beaucoup de mes amis, mon frère Thierry y compris.

 

Sur le coup de onze heures, j'étais aphone.

By the count of twelve, je me liquéfiais.

Et je ne vis mon lit qu'à deux heures, après avoir donné un coup de main bien intentionné mais insuffisant pour ranger les lieux. Mais je crois que Stéphane et Déborah commençaient à "marquer" aussi, malgré leur jeune âge.

 

Nous avons dégusté:

Civale 2014 (notre blanc de macabeu, sans soufre et légèrement noisetté à présent)

Eglise 2011 (grenache-carignan, sans syrah pour ce millésime)

Majou 2011 (notre vin porte-étendard), qui commence à s'ouvrir

Miquelet 2011 (sur base du grenache de Maury principalement) qui faisait sa première apparition

Casot 2007 ...

et, pour les plus endurants, le VDN Jolo Quintessence 2011, en appellation Maury grenat.

 

Merci à mes deux amis pour cette belle occasion de montrer mes vins.

Merci à tous les participants pour leur intérêt et leur gentillesse.

A la prochaine fois.