Ce n'est pas pour les ENCENSer,
mais ils valent de l'OR, ces petits,
et on les adMYRRHE!
Bibendum vient de faire tomber au panier des triple(s) étoilés belges tout ce qui n'est pas Peter Goosens
(Hof Van Cleve). Honnêtement, je m'en tape. La nouvelle édition du guide gastronomique rouge a maintenu - on n'avait guère de craintes - l'étoile qui brille au-dessus de la Tiense steenweg , très logiquement placée entre Jodoigne, Piétrain et ... le (Saint-)Esprit (Geest).
Ce Bethléem hesbignon (à la limite) attire ma caravane chaque fois que je pars en quête de ma fille (le beau prétexte) et d'un repas savoureux (ça, c'est honnête).
Le restaurant fête ses dix années, depuis la reprise des lieux par le chef Stéphane Lefebvre et Laetitia. Je pense que c'est en 2014 que l'étoile est arrivée (mais la cuisine la connaisssait déjà à Uccle, dans un emploi précédent), comme une récompense méritée pour la constance et la qualité de la table proposée.
La composition de l'équipe a changé complètement, au gré des départs mais aussi des rencontres avec des stagiaires motivés qu'on a su fidéliser. Pour tout dire, à part le plongeur (et confident paisible des petits jeunes) et le chef, on ne rencontre que des nouvelles têtes, de plus en plus souriantes. Pour quelques mois, même la patronne n'est plus là, c'est un comble! Fin de grossesse oblige.
Ce qui n'a pas changé, c'est le style général et le désir de bien faire. Le public ne s'y trompe pas: c'est plein pour le lunch et c'est bondé le soir. Et quand on manque d'extras, ou qu'un stagiaire fait défaut, la direction refuse du monde pour ne pas pénaliser la qualité du service. Derrière, en cuisine, on assure toujours.
Et ce qui change tout le temps, ce sont les petits détails: facade et éclairage de l'entrée améliorés, tenue coordonnée de plus en plus trendy, carte des vins toujours plus éclectique, mises en bouche (généralement au nombre de quatre) chaque fois revisitées.
Outre son talent indéniable - je n'ai quasiment jamais rencontré de mauvais chef dans un étoilé - la qualité première du patron est sa capacité à s'adapter et à prévoir. Il suit le marché en fonction des saisons, il suit la mode culinaire sans tomber dans le ridicule (déstructuration à outrance, recherche inutile des produits introuvables, dressages dignes du cirque Barnum etc ...) et il suit son équipe en la modifiant suivant les besoins.
J'ai déjà vu l'un ou l'autre de ses collaborateurs fatigué (ou même "carbo"), je ne les ai jamais vu démotivés, mécontents ou inquiets.
Je ne vis plus en Belgique depuis 15 ans. J'étais un habitué des bons restaurants avant cela.
En France par contre, ils constituent ma clientèle principale, et de loin. Je ne peux parler que de la moitié sud, mais je remarque la même chose: les restaurants qui "fonctionnent" proposent le même mix. Il faut que l'accueil soit joyeux, que les menus (et la carte) proposent des plats élaborés au départ de produits authentiques, qu'ils soient du terroir où viennent de plus loin, il faut que la présentation soit jolie. Après, la personnalité du chef (et du second) fait les spécificités. Personne ne demande le choix entre quinze entrées et douze plats, des noms ronflants, des produits exclusifs. Personne? Si bien sûr mais ils se font rares.
Si vous ne l'avez pas encore fait, réservez une table AUX PETITS OIGNONS
"et dites bien que c'est pour le gaz", ça aurait fait plaisir à Jacques Brel.
PS: Pour les Bruxellois, l'accès se fait soit par la direction Liège et puis sortie Tienen d'un côté, Jodoigne/Geldenaken de l'autre. Vous dépassez Hoegaarden et vous y êtes. Ou alors, si vous préférez la forêt de Soignes, vous suivez la route de Gembloux (avant Namur) et obliquez à temps vers Jodoigne, qu'il vous faut alors traverser et puis dépasser. On parque facilement devant le restaurant. Vous mettrez un peu plus de 3/4 d'heure, beaucoup moins que pour parcourir le tunnel Léopold II les mauvais jours!
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