Et il ne s'agit pas de Bubka.
Le premier concerto fut écrit en 1916-17, il y a un siècle, pendant que la révolution faisait rage. Le compositeur séjournait alors à Pétrograd. mais c'est à Paris et en 1923 qu'eut lieu la première.
Près de 20 ans après (1935), tandis que Prokofiev fait constamment la navette entre Moscou et Paris, naît le second qui sera créé à Madrid quelque temps plus tard.
Ils ont été gravés maintes fois jusqu'en 1960 puis sont quelques peu tombés en disgrâce. Depuis 1980, justice leur est à nouveau rendue. Tout-à-fait par hasard (?), la Boîte à Musique m'a vendu la nouvelle version de la belle Géorgienne. Et hier, une partie de mon temps d'écoute leur a été consacrée.
Je ne suis pas musicologue, et même pas musicien, hélas, mais certainement mélomane et audiophile. On ne peut envisager deux versions plus différentes - mais également attirantes - de ces oeuvres. Et la place prise par l'orchestre n'a rien à voir. Enfin, la prise de son avantage scandaleusement le disque le plus récent (2018 contre 2000 pour le remastering).
La Russe s'était mise au violon faute d'avoir l'argent pour acheter un piano. Ensuite, elle s'est exilée en Israël en 1974. Elle est morte il y a quelques années, d'un cancer. Elle a joué avec tous les grands orchestres du monde et se servait d'un instrument italien choisi de concert (hihi) avec Isaac Stern, excusez du peu. Son interprétation est très vigoureuse et fougueuse; elle domine totalement l'orchestre, ce qui n'est pas forcément désagréable non plus.
Lisa - permettez-moi de l'appeler par son prénom, car cela fera plaisir à mon ami Michel du Limbourg - offre une interprétation plus "romantique" (sans excès) et féline, plus liée, et elle joue au chat et à la souris (forcément) avec l'orchestre. Toutes les basses sont aussi mieux rendues par la technique, ce qui permet un meilleur équilibre face au côté inévitablement criard du violon, surtout avec les partitions de Prokofiev.
Du coup, l'e-commerce (horreur!) m'enverra ce samedi (j'espère) la version de Vadim Gluzman , également sous la baguette du chef Järvi. On en dit le plus grand bien.
Vous imaginez bien que votre Léon ne peut demeurer éternellement
dans des sphères si relevées sans retomber sur terre.
Et voilà, je suis victime d'ennuis digestifs qui sévissent pour le moment en pays catalan et audois:
c'est en quelque sorte mon ... PROCTO-FIEF!
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Marc (Wednesday, 28 November 2018 16:37)
Je partage ton avis sur la qualité de « visions of Prokofiev » tant pour l’interprétation que pour la prise de son exceptionnelle. Sommes curieux de lire la suite.
Charlier Luc (Wednesday, 28 November 2018 19:22)
Toi comme moi tenons à la qualité du SON, même si notre niveau d'écoute se montre parfois inconfortable pour les autres (moi, je suis dur de la feuille). Avec ton installation, ce CD doit vraiment être magique.