THELMA ET BRANDO

 

 

 

 

 

 

Voici Thelma

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque Manix, cocker roux de son état, a rejoint la maison du Rozenweg à Zellik, il fut élevé avec deux habitantes récemment arrivées également: Thelma et Louise. Louise était une tigrée. Ils sont rapidement devenus potes et on fait mentir les expressions au sujet de "chiens et chats".

 

Même adultes, ils se bagarraient gentiment, griffes et crocs rentrés.

 

Louise a été retrouvée morte dans le jardin du voisin - qui n'y est pour rien, je le précise - sans doute empoisonnée. Thelma a dû se faire choper par une voiture car elle a disparu pour un temps et est réapparue infirme, la queue de travers et incontinente. Ell est toujours aussi gentille et a réintégré le foyer et repris ses chamailleries amicales avec Manix. Et Manix, un peu fugueur, a réussi jusqu'à présent à échapper à la circulation automobile. So far so good.

 

Depuis quelques semaines, on trouve des commentaires indignés concernant des scènes sorties du film Last Tango in Paris, de Bertolucci. je ne sais pas ce qu'il convient d'en penser et, en fait, cela m'importe peu. Je ne suis pas un fervent du "septième art", une activité principalement commerciale et n'en connais ni les tenants ni les aboutissants. Je ne pense pas être allé cent fois au cinéma dans ma vie (62 ans) mais regarde volontiers une vidéo (oui oui, au départ d'un DVD, ce vieux truc qu'on insère dans un lecteur), pour me distraire. Et je possède une copie du "Tango". Maria Schneider y est belle et d'un érotisme torride.

 

Quand la "pièce à musique" sera définitivement installée à LF, càd au sortir de l'hiver si je tiens mon planning, il y aura un écran de grande taille (une vieille TV recyclée) pour visionner des films en ayant une qualité de son agréable (et un subwoofer). L'écran lui-même sera caché à la vue, sauf pendant son service.

 

Pour Thelma et Louise, au contraire, ce film a atteint un statut "cult" auprès des féministes militantes. Moi, je crois en toute sincérité appartenir au clan des féministes attentifs, tout en m'opposant (doucement) aux dérives ayatolistes des plus acharnées et en rigolant des hommes qui embrassent cette cause à l'excès, par démagogie bien sûr.

 

Il y a une limite à ne pas franchir, celle du "non". Tout refus clairement exprimé, dans toutes les relations humaines, y compris les liaisons amoureuses, doit mettre fin à la "procédure". Mais vouloir diaboliser immédiatement tout acte de séduction - et celle-ci peut prendre des formes très variables - me semble contraire à nos (mes?) aspirations spontanées. Je ne sais PAS siffler, ni un air de musique (au-delà de quelques notes mal assurées), ni entre mes doigts, ni avec une feuille de chiendent pincée entre les éminences thénars, ni non plus une fille dans la rue. Pour être franc, je trouve cela "vulguêêêre" comme disait Coluche, mais de là à considérer cette manifestation d'intérêt, d'admiration même, comme une aggression ...

 

Le balancier de l'histoire ressemble plus à celui de faux-cul qu'à celui de Foucault. Il va toujours trop loin.

Les Flamands de Belgique ont subi des siècles durant beaucoup de brimades et d'injustices venant de la bourgeoisie francophone et leur rancoeur va parfois trop loin dans sa quête de réparation. Les victimes de l'apartheid mènent à présent une politique anti-Blancs qui conduira leur Afrique du Sud à la banqueroute. Et je ne parle pas de l'état d'Israël (pas tout son peuple) qui ne se remet pas de la Shoa - et on le comprend - mais fait subir des exactions inacceptables à la population des territoires occupés. 

 

L'homme brutal et dominateur existe bel et bien, même dans la civilisation occidentale "du nord". Les femmes battues, exploitées et soumises par la force sont bien entendu beaucoup plus nombreuses que celles qui souhaitent occuper une place moins en vue spontanément. Mais vouloir ramener tout contact érotique, sentimental ou sexuel entre deux êtres humains (du même sexe ou pas d'ailleurs) à un rapport de force et donc tendre à banir toute domination / pression / séduction / parade amoureuse me semble une simplification pleine de risques.

 

L'absurde le plus total réside dans le souci de certaines femmes de voir réserver des heures de piscine séparées pour les hommes et pour elles dans les établissements de bains publics! Je pense qu'un maître-nageur (ou une maîtresse-nageuse) qui ferait respecter la liberté de chacun doit suffire.

 

Donc, je regarderai peut-être encore un fois avant de mourir

le fameux film de Bertolucci, et sans doute aussi celui de Riddley Scott.

Et celles à qui cela déplaît, tant pis pour elles.

 

 

 

 

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