CHRISTINE VA S'ATTAQUER AUX BOURRELETS

 

 

 

 

 

 

Mon titre va m'attirer des ennuis,

je le sais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais la tentation a pris une qualité dijonnaise, trop forte! 

 

Donc, j'explique. Nous fréquentons très assidûment les chambres d'hôtes de "La Maison du Parc" à Lacave.

Les tauliers sont charmants, dynamiques, humains, généreux et intellos. Si, ça existe.

Michel, ancien prof. d'histoire-géo (plus historien que géographe, heureusement), donne l'occasion à des petits groupes d'amateurs de venir se frotter aux plaisirs du métier de tapissier-garnisseur sous la direction d'un professionnel.

 

Christine ne veut pas que je dise qu'elle va fêter ses soixante-dix ans, mais je lui concocte une petite participation à ce stage pour l'occasion et nous irons croquer un morceau (et même un bon morceau) à la fin du séjour, s'il lui reste encore assez de peau intacte pour tenir les couverts.

 

Vous avez maintenant réalisé que les bourrelets sont ceux des coussins.

 

Moi, je devais arpenter le Couserans et même un peu au-delà en quête de nouveaux clients. mais, partie à cause des "gilets jaunes", partie à cause de la période de l'année, ou partie parce que les appels de Christine tombaient au mauvais moment - les humeurs des restaurateurs sont changeantes et imprévisibles - personne n'a souhaité me recevoir! 

 

Je vais donc errer tel un chevalier à la triste figure, pourchassant de mes lentilles les curiosités ariégeoises et péri-toulousaine. Je vous ramènerai de jolis clichés. Il se peut que je pousse jusque Toulouse, en clientèle, si le trafic passe.

 

Ce magnifique fauteuil accueillait les fesses asymétriques de M. Demeulenaere, le grand-père maternel de ma mère - le père de Bobonne, donc. En effet, il avait eu pas mal de déboires orthopédico-infectieux: chute d'un toit et ostéomyélite sur la fracture ouverte, jambe aplatie par les énormes dalles de pierre bleue qui formaient les trottoirs du quartier Louise, jadis ...  Cela ne l'a pas empêché de réaliser toute la plomberie des bâtiments de la fac de médecine de Bruxelles, en son temps. C'est après lui que la famille a entamé son déclin, devant boire toute sa honte avec l'arrivée de deux bons-à-rien comme mon frère Thierry mais surtout moi. Nous sommes bardés de diplômes mais n'avons pas réussi à devenir riches, ni même à sauvegarder une petite partie du patrimoine: la honte ... Faut dire que nos parents nous ont appris l'honnêteté et cette particularité ne facilite pas la vie, et surtout pas la réussite, dans le monde des 20ème et 21ème siècles. Ils auraient mieux fait de nous donner des notions de commerce. Non, pas de droit, quand même, il y a des limites à l'ignoble.

 

Jadis, j'avais tendu les ressorts de chaises de salle-à-manger, remplaçant les sangles et le recouvrement. J'avais acquis un joli ramponeau, un petit pied-de-biche de tapissier, un peigne à tendre les sangles et des carrelets de toutes sortes. Mais où sont-ils? Il ne me reste que des milliers de pointes de tapissier ... achetées au poids. 

 

On vous parlera de la suite, promis.

 

 

 

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