GASTINEL A ENCORE FRAPPE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Oeuvre unique !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Michel de Lacave - je venais de déballer le CD et de le poser sur une platine quelconque, reliée à un ampli de casque avec DAC de qualité - chez qui j'ai écouté pour la première fois cet enregistrement ce weekend, m'a posé la question qui tue: à part Beethoven, quelqu'un d'autre a-t-il composé un tel concerto pour trois solistes? 

 

Je lui ai répondu avec honnêteté que je ne me l'étais jamais demandé, que ma mère saurait répondre avec certitude, elle, mais que je pensais que non. On connaît bien sûr le concerto pour violon et violoncelle de Brahms, mais là il n'y a que deux solistes, si je compte bien. Les symphonies concertantes et leurs variantes n'en sont pas loin (Mozart, Haydn, Berlioz, Lalo, Bruch, Saint-Saëns, Franck) et ont repris la tradition du concerto grosso, à ceci près que les partitions sont distinctes. 

 

Mais ici, réellement, on a trois solistes qui répondent à un orchestre, qui joue le quatrième homme. Et les solistes s'imbriquent l'un dans l'autre quoiqu'il me semble que c'est le violoncelle qui donne le ton, si je peux me permettre cette expression inappropriée comme image. C'est à la fois de la musique symphonique et de la musique de chambre! 

 

En plus, le premier mouvement (allegro) est fort long (proportionnellement) et les deux autres mouvements s'enchaînent sans césure. 

 

On s'attend toujours à de l'exceptionnel avec Anne Gastinel: sa personnalité, sa coupe de cheveux, ses choix mais surtout son talent, elle qui "hérita" du Goffrinel de Pau Casals avant d'utiliser l'instrument italien de 1690 qu'elle fait vibrer à présent, elle qui travailla avec Yo-yo Ma, Tortelier et Starker et obtint à peu près tous les prix. Et, dès que l'orchestre termine sa brève introduction et laisse les pupitres aux solistes, on sait qu'on est parti pour de l'exceptionnel indeed, servi par une prise de son très dynamique. 

 

Je ne suis pas assez compétent pour analyser la musique mais l'émotion est au rendez-vous et on se concentre immédiatement sur l'exécution. J'ai d'abord écouté deux fois le concerto avec un casque, et puis deux fois ici en rentrant sur une "vraie chaîne". Je vous recommande vivement cet enregistrement.

 

L'illusration du livret (kitsch, 1960) et ses tons acajou foncé interpelle aussi: joli. 

 

Un must.

 

 

Write a comment

Comments: 0