Depuis le 4ème millénaire,
la présence de communautés humaines
autour des sources du Jaur est attestée.
Thomières existe déjà. Tomiera, d'origine pré-latine, est un vocable celte et occitan qui désigne une source abondante mais prendra aussi le sens de clayon, là où on égoutte les fromages.
En 936, le comte Raymond Pons de Toulouse crée l'autre moitié de la bourgade, en fondant une abbaye dédiée au martyr Pons de Cimiez. Cette partie deviendra le lieu de résidence des "riches" (ville mage). Ce n'est qu'en 1979 (!) qu'un décret réunit les deux entités officiellement.
Après la guerre d'Algérie, un hameau de forestage a accueilli des harkis de 1963 à 1974 ... à quelque distance du centre ville quand même, et on relogera ceux-ci par après dans le HLM des Marbrières.
Ces Marbrières hébergent une carrière de marbre très recherché par les sculpteurs et les architectes, à dominante rouge surtout. Ce n'est pas cette exploitation qui fut créée par des ancêtres de Christine. Chez eux, il s'agit de calcaire blanc de construction, des dolomies, mélange de calcite et de dolomite. Les deux sites sont encore activement exploités aujourd'hui.
En se promenant dans la ville, deux impressions dominent: une prospérité passée, attestée par les monuments anciens et les portails patriciens datés des 16ème et 17ème siècles, et un total délabrement actuel, surtout par temps gris. La population ne compte même plus 2000 âmes. J'ajouterai une observation politiquement incorrecte mais qui saute aux yeux: les voitures et les vans qui circulent sont régulièrement conduits par des visages entourés d'un nikhab. J'en déduis que cette pièce vestimentaire améliore la vision latérale; sans cela je ne saisis pas la raison de sa fréquence.
L'anecdote qui tue à présent: ma compagne est une Saint-Ponnaise pur jus et elle a passé sa petite enfance là-bas. La localité compte cinq accès principaux: la route du sud par Rieussec et le Minervois, la route du nord vers les Monts de Lacaune, la route de Béziers qui file vers Puisserguier par le Saint-Chinianais, la route qui longe l'Espinouse vers Bédarieux et le chemin plein ouest, vers Mazamet dans le Tarn. C'est ce dernier qu'on m'a indiqué pour rentrer lors d'une de nos premières visites, en se basant sur les lointains souvenirs. Nous avions croqué un petit bout sur place et il faisait presque nuit. Ce n'est que plus tard, filant droit vers le couchant, que je me suis rendu compte de cette erreur de navigation. La jauge à gasoil de la première Kangoo ne cessait de descendre et il n'est pas commode de se réapprovisionner de nuit dans les forêts domaniales, sauf en huile de châtaigne.
On s'en est sorti(s) quand même et l'expression "MA-ZA-MET" est devenue proverbiale entre nous!
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